10 questions à Johanne Fontaine

le vendredi 31 mars 2017

La comédienne, coach et formatrice Johanne Fontaine se  bat avec le cancer depuis 2010. L’auteure de Hop la vie! Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir sera de passage à la bibliothèque municipale de Sainte-Catherine, le 12 avril, pour une conférence.

1. En 2014, on vous a diagnostiqué un 3e cancer. Comment allez-vous aujourd’hui ?

«Je suis en 4e récidive et je vais très bien! Je suis en santé mis à part les métastases qui ne veulent plus me quitter. La danse avec le cancer se poursuit.»

 

2. Où trouvez-vous l’énergie de poursuivre votre route ?

«Il y a 7 ans, lors du premier diagnostic de cancer incurable, j’ai fait un switch essentiel vers ma lumière en moi. Je danse, je médite, je suis créative, je souris et je m’entraîne à m’aimer. Fini le sabotage!»

 

3. Comment abordez-vous l’avenir ?

«Avec confiance. Je ne m’identifie pas à mon âge véritable [62 ans]. J’aborde la vie et mes projets comme si j’avais 16 ans. Cela me donne de l’énergie, de la perspective et joue sur mes croyances. J’ai la chance d’avoir beaucoup d’énergie et d’enthousiasme en moi. Je suis propulsée par la source d’inspiration que j’arrive à incarner pour les personnes que je rencontre lors de mes conférences et mes ateliers.»

 

4. Quels conseils donneriez-vous aux personnes confrontées avec une situation similaire à la vôtre ?

«De prendre soin d’eux! De se calmer, de respirer profondément, de méditer, de bien se nourrir. Elles doivent créer le mouvement vers la pulsion de vie, unique à chacun, dans leur corps, leur cœur et leur tête. De faire la paix avec les saboteurs, etc. De ne plus se laisser envahir par eux. De s’entraîner à s’aimer autant qu’ils sont capables d’aimer les autres. De profiter de la vie et de sourire.»

 

5. Comment sont perçus vos divers témoignages par les gens ?

«Les personnes que je rencontre semblent être inspirées par mes témoignages et mes réflexions. Mes outils semblent les motiver à faire des switchs et à se choisir. Je crois que je suscite beaucoup de joie et d’émotions.»

 

6. Avez-vous songé à lâcher prise ?

«Je lâche prise sur beaucoup de choses, cela crée de la fluidité dans ma vie. Par contre, je n’ai jamais baissé les bras lors des grosses opérations, des convalescences interminables et des séances de chimio. Bien au contraire! Je m’y suis abandonnée et j’y ai trouvé des moments d’allégresse qui m’ont permis de célébrer les épousailles entre mon féminin sacré et mon masculin sacré. Je suis essentiellement résiliente, courageuse et enthousiaste. Je connais maintenant les bienfaits du calme et de la patience. La vie est, pour le moment, plus forte que la mort en moi.»

 

7. En matière de soins, est-ce que vous vous êtes sentie écoutée par les médecins ?

«Ô combien je les aime mes chers oncologues, ainsi que le chirurgien qui m’a menée jusqu’à eux! Nous avons une sincère affection les uns pour les autres. Que dire des infirmières et des auxiliaires qui prennent soin de moi depuis toutes ces années? J’ai subi plus de six opérations majeures depuis 2010. Je suis une patiente exigeante, charmante, attachante et originale. J’ai de l’humour, je sais ce que je veux et j’ai beaucoup de talent pour créer des liens. Je ne laisse personne indifférent.»

 

8. Le bonheur c’est… ?

«Trop fragile et parfois trop exigeant. Je suis plutôt en quête d’une sérénité profonde et incarnée afin de traverser les épreuves bonnes ou mauvaises avec panache. J’aime pouvoir rebondir.»

 

9. Aimeriez-vous jouer en tant que comédienne – de nouveau à la télé, au théâtre, etc. ?

«J’ai fait du théâtre avec la colostomie et la bonbonne de chimio dans deux productions. Je participe à des lectures d’extraits de pièce de théâtre dans un bar à Montréal Les Dimanches mot-dit ainsi qu’à des soirées Veston-houblon = improvisation dans une brasserie une fois par mois. J’incarnerai un personnage percutant dans L’imposteur 2 à TVA à l’automne. Je suis une actrice pour toujours malgré les hauts et les bas de ce métier. J’aime être dans la lumière. Les conférences et l’animation de mes ateliers me le permettent.»

 

10. Une question qu’on ne vous a pas posée et à laquelle vous aimeriez répondre ?

«Quelle est votre mission de vie? Guider, entraîner, motiver, emmener, accompagner les personnes à leur vitalité profonde. Nous sommes à écrire le XXIe siècle. Je crois profondément que les femmes doivent avoir une estime de soi solide et inébranlable pour prendre leur place. Afficher ses couleurs. Cesser de se juger. Accueillir nos différences. Aborder l’autre comme un pays à découvrir. Nous vivons dans un monde qui a besoin d’amour, de beaucoup d’amour. Nos énergies féminines à tous et à toutes sont des valeurs à développer pour le bien de la planète.»