4 questions sur la hausse du panier d’épicerie

le lundi 28 février 2022

Le taux d’inflation alimentaire se situe au-dessus du taux d’inflation général depuis 2010, a fait part le directeur principal du laboratoire d’analyse agroalimentaire de l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse, Sylvain Charlebois, en entrevue à L’Information d’affaires d’ici. C’était en décembre 2020. Le phénomène risque de continuer.

Comment contrer la hausse du panier d’épicerie? Gravité s’est entretenu avec la consultante budgétaire de l’Association coopérative d’économie familiale Rive-Sud de Montréal, Hélène Hétu.

 

Q: À quels facteurs est attribuable la hausse du coût des aliments?

 

R: C’est un phénomène mondial. Depuis longtemps, il y a un manque de personnel sur la route, un manque de camionneurs dans les champs et en usine. Il y a aussi le transport maritime où on note un manque de conteneurs. Les denrées sont de moins bonne qualité parce que c’est plus long avant qu’elles n’arrivent et coûtent plus cher. Il y a aussi l’essence qui coûte plus cher. Tous les spécialistes le disent, il faut s’attendre à une augmentation des produits.

 

Q:  Réduire la facture du panier d’épicerie se veut-il une préoccupation pour tous les ménages, indépendamment de leur revenu?

 

R: Oui, principalement pour les ménages à faible revenu. Mais, ajoutons ceux à revenu modeste et moyen. Les gens vivent souvent de paie en paie. Les gens à plus haut revenu regardent leur facture. Si les prix augmentent, ils conservent le même rythme ou ils n’achètent plus certains produits. D’autres gardent le même rythme et ne veulent pas voir la facture. C’est majeur comme crise. 

 

Q:  Consulter les circulaires chaque semaine et rédiger une liste des achats avant de franchir les portes d’un supermarché constituent-ils de bons points de départ?

 

R: Il y a des préalables. Il faut établir un poste budgétaire alimentation. Par la suite, avant de consulter les circulaires, il faut regarder ce que j’ai dans mon garde-manger, le frigo et le congélateur. Ce qui nous permet un panier d’épicerie moins cher, c’est réduire le gaspillage. Il faut être stratégique dans la façon d’organiser notre semaine, comme faire le menu en fonction des rabais. On peut s’orienter vers d’autres sortes de protéines, comme l’ajout moitié-moitié de tofu râpé et viande hachée dans la sauce à spaghetti.

La liste c’est important, mais on n’est pas obligés de tout acheter à la prochaine épicerie. On équilibre. Il faut être réaliste par rapport au budget, le temps et nos besoins.

 

Q:  Quels trucs et astuces pouvez-vous nous partager?

 

R: Les jours de livraison dans les magasins sont les mercredis et jeudis. On peut y aller le lundi et trouver la viande en spécial. Je veux faire une mise en garde. La fréquentation des magasins à grande surface, comme Costco, demande beaucoup d’organisation. Je vois souvent des personnes qui utilisent la carte de crédit dans ces endroits pour faire des réserves tout en achetant de façon régulière dans les supermarchés. Ils s’endettent.

Devenons des consommateurs avertis en se tournant vers la politique d’exactitude des prix. Si le prix payé n’est pas celui annoncé et que l’item coûte 10 $ ou moins, le produit est gratuit. Un dernier conseil, avant d’aller à l’épicerie, il faut avoir le ventre rempli. 

Rencontre d’information en ligne

L’Association coopérative familiale de la Rive-Sud de Montréal organise une rencontre d’information en ligne sur la diminution de la facture d’épicerie. Bien manger à bon compte fera part de trucs, astuces et information en alimentation. La rencontre est prévue le 22 mars, à 18 h 30. Deux autres présentations sont à l’agenda de l’organisme, soit les 20 avril, à 13 h 30, et 31 mai, à 18 h 30. La rencontre est gratuite. Les personnes intéressées doivent s’inscrire auprès de l’organisme par téléphone, 450 677-6394, ou par courriel, acefrsm@acefrsm.com.

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Hélène Hétu, consultante budgétaire au sein de l’Association coopérative d’économie familiale Rive-Sud de Montréal. (Photo :Gracieuseté)