5 questions sur la dyslexie et la dysorthographie

le jeudi 6 juin 2019

Annie Tessier, orthopédagogue de Saint-Constant, et Priska Poirier, enseignante de Candiac, viennent de publier Dyslexie et dysorthographie dans la collection La boîte à outils aux éditions de Mortagne. Elles ont répondu conjointement aux questions du Reflet.

 

1. Qu’estce la dyslexie et la dysorthographie ?

«La dyslexie est un trouble de la lecture. La personne qui lit change un mot par un autre ou peut en inventer. Elle a de la difficulté à lire des sons complexes, autant à voix haute que dans sa tête. Ça demande beaucoup d’énergie à son cerveau pour lire. La dysorthographie concerne l’écriture. Par exemple, une personne va écrire montalle, au lieu de montagne, car elle n’arrive pas à concevoir la manière dont le son gne est rédigé.»

 

2. À qui s’adresse le livre ?

«On voulait faire un ouvrage pour vulgariser. Ça nous a pris deux ans pour le concevoir. On a rajouté beaucoup de faits vécus pour que les parents et les intervenants s’y reconnaissent. La moitié du livre contient des exercices pratiques et simples pour les enfants. On a aussi employé une police de caractère spéciale existante et destinée aux enfants dyslexiques. Les bas des lettres sont plus larges afin qu’on puisse bien distinguer, par exemple, les lettres p, q, b, d.»

 

3. Est-ce qu’il y a des préjugés envers les enfants atteints de ces troubles d’apprentissage ?

«Ça prend du temps avant qu’on puisse identifier le problème, car les enfants n’apprennent pas tous au même rythme concernant la lecture et l’écriture. Il y a des outils technologiques pour les élèves qui sont à la disposition des enseignants, mais ces outils, comme l’accessibilité à des ordinateurs, doivent être disponibles. Toutes les écoles ne sont pas équipées de la même façon. Et ce suivi ne doit pas être fait uniquement en français, mais aussi dans les autres matières, comme les sciences.»

 

4. Les ressources sont-elles suffisantes dans les écoles ?

«Chez les enfants plus jeunes oui, dès la maternelle et les premières années. La prévention est là et les diagnostics sortent. Mais en 5e ou 6e année, les ressources deviennent plus rares. Les parents se demandent pourquoi les services ne suivent pas. Ceci dit, ils ont un rôle à jouer et doivent agir. Ils ne doivent pas tout attendre de l’école.»

 

5. Peut-on guérir de la dyslexie et de la dysorthographie ?

«On n’en guérit pas malgré une éducation intensive. La vitesse de lecture n’atteindra jamais la norme [idem pour l’écriture]. Mais on peut progresser en utilisant le mieux possible les outils mis à la disposition des élèves pour compenser leurs difficultés.»