Par Dre Andrée-Anne Bouvette-Turcot, PhD, psychologue
On parle de plus en plus souvent de bienveillance envers soi-même et d’autocompassion. Mais qu’est-ce que cela implique concrètement? Pour bien cerner l’autocompassion, penchons-nous d’abord sur la compassion.
La compassion est un concept qui implique un profond sentiment de sympathie et de sollicitude envers les autres. Elle implique souvent une empathie profonde et la capacité de comprendre et de ressentir les émotions des autres. L’autocompassion implique donc de ressentir de la compassion envers soi-même.
L’autocompassion est un concept important en psychologie qui se réfère à la capacité de traiter ses propres difficultés et souffrances avec la même compréhension, gentillesse et sollicitude que l’on accorderait à un ami ou à un être cher. Plutôt que de s’auto-critiquer de manière sévère ou de s’engager dans des pensées négatives et auto-dévalorisantes lorsque l’on rencontre des difficultés ou que l’on échoue, l’autocompassion implique de se parler à soi-même avec indulgence et bienveillance.
Plus difficile à dire qu’à faire
Notre discours intérieur est souvent biaisé : il est plus facile de nous aimer et d’être doux avec nous-mêmes lorsque nous vivons du succès alors que nous avons tendance à être très critique et rejetant envers nous-même lorsque nous éprouvons des difficultés, vivons un échec, etc. Pourtant, jamais nous ne parlerions à un bon ami de la façon dont nous nous parlons dans ces moments!
L’autocompassion peut-être décortiquée en 3 composantes (selon Kristin Neff de l’Université du Texas). Tout d’abord, il y a la bienveillance envers soi-même. Il s’agit ici de développer un discours intérieur caractérisé par de la douceur, de l’indulgence et de la gentillesse tout en veillant à ne pas tomber dans l’auto-critique et le jugement. Rappelons-nous que la perfection n’est pas de ce monde. Tout le monde fait des erreurs.
Ensuite, l’autocompassion implique aussi une reconnaissance de notre humanité commune. En effet, tous les humains sans exception vivent de la souffrance à un moment ou à un autre. Nous non plus n’y échapperons pas. Nous devons l’accepter.
Finalement, pour faire preuve d’autocompassion, il faut vivre en pleine-conscience. Ainsi, nous pouvons accueillir nos émotions, nos pensées et nos comportements sans jugements et décrire ce qui nous arrive pour essayer d’y voir plus clair.
Alors, est-ce qu’on se donne le défi d’essayer de faire preuve d’autocompassion un peu chaque jour?