Deux chantiers à Saint-Constant et Delson ont causé des maux de tête aux camionneurs, aux services d’urgence ainsi qu’aux villes en termes de coordination. Si bien que l’une d’elles a envoyé une mise en demeure à l’autre.
Le chantier de Saint-Constant sur la montée Griffin et le chemin Saint-Ignace est en branle depuis le début de l’été, tandis que celui de Delson sur la rue Principale Sud a démarré dans la semaine du 7 août. Ce dernier a entraîné des détours vers le premier, ce qui a forcé Saint-Constant à bloquer l’accès aux camions.
Ainsi, le 14 août, Delson a aménagé temporairement une voie pour les véhicules de Stella-Jones, «à la suite d’une position discutable prise de manière unilatérale par la Ville de Saint-Constant», a-t-elle indiqué par voie de communiqué.
Hugo Sénéchal, directeur du service de l’aménagement du territoire à Saint-Constant, considère qu’«en toute logique, envoyer tous les camions à Saint-Constant dans le chantier qui est, en plus, une zone de non-camionnage, c’est extrêmement fâchant et ce l’est aussi de lire ça. […] On essaie de faire les choses correctement, mais on a un voisin qui ne respecte rien».
«C’est une question de sécurité et de bons sens. Ce n’est pas une situation agréable présentement.»
Nancy Trottier, directrice générale à Saint-Constant
La directrice générale de Saint-Constant, Nancy Trottier, fait savoir que Delson était au courant des travaux pour le prolongement des services sur ces rues depuis l’été 2022.
«En mars dernier, nous avons appris par le SEAO [site officiel des appels d’offres du gouvernement du Québec], même pas de Delson directement, qu’elle allait ouvrir un chantier et que les dates allaient coïncider», déplore-t-elle.
À partir de ce moment, elle affirme que les démarches ont été entamées pour la coordination. Toutefois, Delson aurait informé Saint-Constant seulement peu de temps avant le début de ses travaux de ses plans de détours.
Mme Trottier ajoute que parmi les principaux enjeux, la Municipalité «a une responsabilité civile de sécurité des ouvriers du chantier et des usagers, puis que les ponceaux de ces axes routiers à Saint-Constant n’ont pas la capacité portante pour des camions comme ceux de la Stella-Jones».
Services d’urgence
«Malgré notre refus de ces détours, Delson a envoyé des cols bleus à deux reprises pour les déplacer afin de faire passer les camions de la Stella-Jones, avance Mme Trottier. Comme nous avions laissé assez d’espace pour les véhicules d’urgence et la circulation locale, les poids lourds trouvaient le moyen de passer même quand les blocs ont été replacés.»
Un camion et une déneigeuse de la Ville ont ainsi été stationnés de façon à bloquer l’accès davantage. Du côté de la Régie d’incendie de l’alliance des Grandes-Seigneuries, le directeur Claude Brosseau confirme qu’il y a eu des enjeux de circulation des véhicules d’urgence.
«J’ai dû communiquer avec les deux villes afin d’assurer la circulation de nos véhicules, surtout pour les plus gros comme le camion-pompe et le camion-échelle. Oui, la coordination a été un peu difficile», admet-il.
Cela dit, M. Brosseau a confirmé le 17 août que tout était rentré dans l’ordre, quelques jours plus tôt.
Mise en demeure
La situation a obligé Saint-Constant à déployer des ressources supplémentaires, dit-elle.
«On envoie notre chargé de projet tous les jours, tout bouge, on se fait enlever notre signalisation et nos blocs de béton. On ne finira jamais si chaque jour on doit réparer le chantier», estime M. Sénéchal.
Par ailleurs, la Municipalité en est à chiffrer les dommages subis sur le chantier.
«Il a été abimé alors il va y avoir des coûts supplémentaires, nous n’avons pas eu le choix d’envoyer une mise en demeure et il pourrait y en avoir une autre», rapporte Mme Trottier.
Contactée, Delson a indiqué qu’elle préférait s’abstenir de commenter la situation pour le moment.