Grève chez Transporteur Ro-Bus : ça prend de meilleurs salaires et de meilleures conditions, disent les chauffeurs

le mercredi 24 janvier 2024

Plusieurs chauffeurs qui travaillent pour le transporteur Ro-Bus ont manifesté le 24 janvier en matinée devant l’entrepôt d’autobus scolaire de leur employeur situé sur le boulevard Ford, à Châteauguay. 

Sur place, nombreux se sont rassemblés devant leur milieu de travail pour exprimer entre autres leur mécontentement à l’égard de leurs rémunérations «insuffisantes», ainsi que du «manque de respect» de l’employeur envers leur convention collective. 

Tous veulent non seulement obtenir un salaire horaire plus adéquat et compétitif, mais aussi qu’ils soient payés en vertu des heures qu’ils ont «réellement travaillées». L’ancienneté doit également être une priorité lorsqu’il est temps de pourvoir des postes vacants, ont-ils évoqué. 

«Lorsqu’il y a des postes vacants en courant de l’année scolaire, l’employeur les affiche à l’externe, au lieu de l’interne, a précisé Jonathan Blais, porte-parole syndical d’Unifor Québec. Il faut changer ça.»   

Les chauffeurs 

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Anton Julian Pancu, chauffeur d’autobus scolaire. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Anton Julian Pancu, chauffeur d’autobus scolaire pour Ro-Bus depuis 10 ans, a mentionné qu’il n’a jamais eu d’augmentations salariales significatives au fil des années. 

«Dans mes débuts en 2014, j’avais un salaire de 13,65$ de l’heure, a-t-il indiqué. Maintenant, je suis à 17,06$. Ce n’est même pas 4$ de plus en 10 ans. C’est complètement ridicule.» 

M. Pancu souhaiterait également que son employeur prenne plus en considération l’ancienneté.

«Les postes vacants se doivent d’être affichés à l’interne, a-t-il soulevé. Les chauffeurs [expérimentés] sont ouverts à remplacer d’autres qui ne reviennent plus à leur poste parce qu’ils sont malades par exemple.»

Maryse Lussier, chauffeuse avec 3 ans d’expérience au sein de l’entreprise, quant à elle, a fait savoir que ses rémunérations actuelles ne suffisent pas pour subvenir aux besoins de sa famille.

«Je fais 29 heures par semaine avec un salaire de 17,06$ de l’heure, a-t-elle dévoilé. Avec le coût de la vie qui est élevé, je suis obligée de prendre de l’argent mis de côté. J’aimerais avoir 26,50 $ de l’heure.»

Cette dernière déplore aussi le fait que son employeur ne respecte pas certains points de la convention collective. 

«L’employeur nous dit qu’il s’assure du déneigement des autobus, mais il n’est jamais fait, a-t-elle évoqué. Ça peut être dangereux sur les routes s’il y a de la neige sur les toitures des bus.»

«Si un contrôleur routier du Québec m’intercepte puisque j’ai de la neige sur le toit de mon minibus, je vais devoir retourner au garage pour déneiger le tout dans un délai de 48 heures, a-t-elle ajouté. Si je ne respecte pas cet échéancier, mon employeur peut recevoir une amende salée.» 

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Pierre Mitchell, chauffeur d’autobus scolaire. (Photo : Le Soleil – Tristan Ouimet)

Pour sa part, Pierre Mitchell, chauffeur pour Ro-bus depuis les années 90, indique qu’il gagne un salaire net de 430$ par semaine, soit un montant insuffisant pour changer sa voiture qui date de 2005. 

Les parents

En raison de la grève, plusieurs enfants fréquentant le service de Ro-Bus ont dû ce matin se rendre à l’école en auto avec leurs parents. 

«J’ai pu aller porter mes enfants à l’école, a informé Caroline Bourgeois, une citoyenne, en entrevue avec Gravité Média. Si la grève dure sur plusieurs jours, ça va être plus compliqué, surtout quand je vais devoir aller chercher mes enfants vers 15h15. Je vais pouvoir jongler sur mes heures. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui finissent à cette heure-là.»

Idem pour David Bertrand, un citoyen, qui lui doit se rendre à Montréal pour travailler. «C’est sû que ça va ajouter un petit stress quand je vais devoir aller chercher ma fille en fin de journée», a-t-il avoué.

La suite

Jonathan Blais s’attend à ce que la grève dure plusieurs jours au minimum. 

Ce dernier souhaite avoir prochainement la présence d’un conciliateur. Aucune autre date de négociation n’a pas encore été déterminée. 

Son syndicat se dit toutefois prêt ou ouvert à recevoir une offre de l’employeur, qui sera analysée et montrée aux chauffeurs.