En nomination pour la deuxième fois dans la catégorie découverte de l’année au gala des Olivier, l’humoriste Michelle Desrochers poursuit sa tournée avec son spectacle Pelote. Entrevue sur le thème du tricot avec la Châteauguoise qui sera à la salle Richard-Sauvageau à La Prairie, le 19 février.
Tu compares souvent l’écriture et le tricot, comment as-tu tricoté Pelote?
Le tricot peut ressembler à l’écriture dans l’aspect d’assembler des petites mailles. On me dit souvent que dans Pelote, il y a beaucoup de blagues et ça va vite, alors je suis dans un assemblage de plein de petits morceaux qui font une belle grande couverture qui réchauffe. En tricot, il faut savoir se détendre comme sur scène où, quand je suis détendue, j’ai les meilleures interactions avec le public. Certains l’associent au stress, pour moi c’est un havre de paix. À l’image de mon idole Fred Pellerin, je tricote avec mon héritage familial et certains personnages sont inspirés de gens autour de moi.
Dirais-tu que ton public et toi, vous êtes tricotés serrés?
Oui, je dirais absolument ça. Tant en les faisant rire qu’avec de belles doses d’amour dans mon spectacle où je parle de certains tabous et de rapport au corps. Souvent quand je fais de l’autodérision, des gens me crient «On t’aime! Tu es belle! C’est drôle parce quer
j’attire les jeunes avec ma vieille âme, et je le dis gentiment, mais j’attire les vieilles avec mon cœur d’enfant.
Telle une veste de laine, quels sont tes côtés doux et piquant?
Ce qui est doux chez moi c’est le désir de prendre soin de l’autre et de m’assurer que personne ne soit fâché contre moi. Je n’aime pas la confrontation et la chicane. Mon côté plus piquant, c’est qu’en humour, il faut un peu qu’il y ait une victime aux blagues et c’est difficile pour moi. Souvent ça devient moi, alors je me sacrifie pour le groupe. Dans mon authenticité, il y a de la douceur, mais ça surprend quelqu’un qui dit que ça frotte entre ses cuisses ou de parler de rire à des funérailles, alors ça peut piquer.
Avec quoi as-tu maille à partir?
Le paraître. Ça me fait rire de dire ça, mais je suis dans le showbizz. À la télévision, les gens sont maquillés et j’irais jusqu’à dire que même la bouffe l’est. J’ai de la difficulté avec la superficialité. Des gens m’écrivent pour me parler de ma chemise, mais est-ce qu’ils ont écouté ce que j’avais à dire? Je suis en mission pour ça. J’aime être coquette, mais ce qui m’intéresse vraiment à la longue, c’est l’intérieur.