Accident de travail mortel à Candiac : le travailleur exposé au danger

le jeudi 16 janvier 2025

Un rapport de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) rendu public conclut que le contournement d’un dispositif de protection et des lacunes dans la gestion des risques ont contribué au décès de Sébastien Bolduc, lors d’un accident de travail survenu en décembre 2023 à Candiac.

L’homme de 42 ans était employé par l’entreprise Pompage Élite qui effectuait des travaux aux installations de Cascades.

L’opérateur de la pompe à béton effectuait des tâches de nettoyage sur l’équipement lorsque la manche de son chandail a été entraînée autour des palettes de l’agitateur du côté droit. La puissance de rotation a été assez puissante pour entraîner le travailleur.

Au-delà de cet élément, le rapport de la CNESST constate que le dispositif de verrouillage associé au protecteur de la trémie exposait le travailleur au danger d’entraînement. 

«Ce type de contournement, ou plutôt la manière dont il a été réalisé, ne laisse pas croire à une solution de dépannage à court terme ou en cas d’urgence, est-il écrit dans le document cosigné par les inspecteurs Stéphanie Paquin et Richard Laplante. Il s’agirait plutôt d’une manière organisée de contourner le dispositif et ainsi d’éviter des arrêts dus au soulèvement de la grille.»

Dans le rapport, l’employeur soutient que les modifications effectuées au système de sécurité ont été réalisées à son insu. La CNESST ajoute avoir appris que ce type de dispositif faisait parfois l’objet d’un contournement dans le milieu du pompage de béton.

Autres éléments retenus

Des lacunes dans la gestion des risques lors du nettoyage de la trémie ont aussi exposé le travailleur à l’agitateur en rotation. 

«Un meilleur encadrement des activités de nettoyage assurant le respect des prescriptions du fabricant à cet égard aurait permis d’éviter que l’opérateur s’expose à la zone dangereuse située dans la trémie de la pompe à béton», expliquent les inspecteurs dans leur rapport.

La CNESST a également été incapable de retracer les écrits en lien avec les modifications du mode de démarrage de la pompe à béton et du contournement du dispositif de verrouillage.

Avec les observations et informations recueillies, elle arrive à la conclusion que l’employeur ne s’assure pas de fournir un équipement sécuritaire nécessaire comme il est pourtant stipulé par un article d’une norme associée aux pompes à béton.

Suivi d’enquête

Les conclusions du rapport seront acheminées à une dizaine d’associations reliées à l’industrie de la construction au Québec.

Elles seront également envoyées au ministère de l’Éducation pour qu’elles soient diffusées dans les établissements de formations qui offrent les programmes reliés à l’utilisation d’une pompe à béton.

Le travailleur est décédé alors qu’il faisait le nettoyage de la pompe à béton. (Photo CNESST : gracieuseté)