Ce n’est pas l’âge qui détermine la clientèle d’un centre d’hébergement, mais plutôt les soins que requiert le patient
Dans son cas, Rémi Van Winden a besoin d’aide pour aller au lit, le soir, et en sortir, le matin afin de pouvoir s’assoir dans son fauteuil roulant motorisé. Lorsqu’il habitera son condo adapté à temps plein, il aura la visite du CSLC deux fois par jour.
«Durant la journée, je ne demande rien, dit-il. Sinon, un peu d’aide pour mettre mon manteau.»
Si sa mère se réjouit pour la nouvelle vie de son fils qu’elle qualifie de «héros» tant il l’inspire, c’est aussi sa plus grande crainte.
«Qu’est-ce qui va lui arriver si la personne qui doit venir l’aider à se lever est malade ce matin-là?», s’inquiète Jocelyne Rousseau.
Adapter les services
Ainsi, même si la clientèle des centres d’accueil est constituée en majorité de gens âgés en perte d’autonomie qui nécessitent des soins de longue durée, des personnes plus jeunes peuvent y être admises en raison de leur état de santé.
«Par exemple, on peut retrouver des personnes devenues quadraplégiques à la suite d’un accident d’auto, rapporte Valérie Fortin, responsable des communications au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) Jardins-Roussillon. D’autres ont une maladie dégénérative comme la dystrophie musculaire ou ont subi une paralysie cérébrale à leur naissance.»
Le défi des établissements est d’adapter ses services en fonction des besoins de la clientèle, mais aussi de ses intérêts de loisirs.
Dans le cas de M. Van Winden, le Centre d’hébergement de La Prairie a converti un fumoir pour aménager un atelier afin qu’il puisse monter ses véhicules de collection.
«Notre personnel est flexible, ouvert, créatif et s’adapte à cette clientèle», fait savoir Mme Fortin.
Du côté du Centre d’hébergement Champlain-Jean-Louis-Lapierre à Saint-Constant, l’établissement a créé un comité jeunes adultes qui regroupe un peu moins que la dizaine de résidents âgés de moins de 50 ans. Ceux-ci se dotent d’une programmation annuelle exclusive: sorties au théâtre, soirées de films, livraison de mets de restaurants, etc.
«On les soutient dans leurs intérêts, affirme Denise Henry, directrice régionale de la Montérégie-Estrie au Groupe Champlain. On essaie de recréer les habitudes de vie qu’ils avaient, pour qu’ils se sentent comme à la maison.»
Les centres d’accueil avec une mixité de la clientèle créent pour leur part un environnement intéressant, estime Mirella Richard, conseillère en milieu de vie de la direction de l’Estrie et de la Montérégie
«C’est une micro-société», affirme-t-elle.
Jeunes en centre d’hébergement
Le Centre de santé et de services sociaux Jardins-Roussillon estime avoir de deux à trois jeunes handicapés dans chacun de ses trois centres (La Prairie, Saint-Rémi et Châteauguay).