C’est avec émotion que le député de Sanguinet, Alain Therrien a réagi au décès de l’ex-premier ministre du Québec Jacques Parizeau.
«Je suis très triste ce matin. On a perdu un grand homme. Probablement le plus grand de l’histoire moderne du Québec. Il y a un proverbe africain qui dit que lorsqu’une personne âgée meurt, c’est une bibliothèque qui disparaît. La plus grande bibliothèque humaine du Québec est disparue», a déclaré le député.
Pour lui, M. Parizeau était un homme d’exception.
«Il aurait pu avoir une vie paisible, mais il a choisi son combat, la souveraineté du Québec. C’était son rêve, a poursuivi le député. On va essayer de respecter son âme en faisant la souveraineté.»
Économiste de formation, M. Therrien a rappelé qu’il doit sa vocation à Jacques Parizeau.
«Quand j’étais jeune, je l’écoutais avec passion parler d’économie. C’est lui qui m’a donné le goût de poursuivre dans ce domaine et de l’enseigner», a-t-il mentionné.
Pierre Langlois réagit
Pour le candidat du Parti québécois lors des dernières élections dans la circonscription de La Prairie, Pierre Langlois, l’héritage de Jacques Parizeau est des plus significatifs.
«Il fut l’un des artisans de la Révolution tranquille. Il a contribué à l’émergence de ceux qu’on appelait les Canadiens-français dans les secteurs de la finance, de l’administration publique et de l’économie», a-t-il déclaré.
Ce dernier a rappelé que parmi l’héritage collectif laissé par Jacques Parizeau, il faut citer la création de la Caisse de dépôt et de placements.
M. Langlois se dit, lui aussi, fier d’avoir été inspiré par Jacques Parizeau.
«Il a été un modèle à suivre. Adolescent, je me passionnais pour les débats parlementaires, alors que M. Parizeau était chef de l’Opposition. Son style professoral et sa fine connaissance des finances publiques m’ont inspiré à suivre ses pas et à devenir économiste et à étudier au London School of Economics en Angleterre», a-t-il ajouté.
Autres témoignages
L’ex-député péquiste de Châteauguay de 1976 à 1985, Roland Dussault, a tenu à souligner la contribution de Jacques Parizeau dans la région notamment avec la réalisation de l’hôpital Anna-Laberge.
«Jacques Parizeau fut un de mes alliés les plus sûrs [dans ce dossier]. L’écoute qu’il m’avait accordée m’avait rassuré. Quand Pierre-Marc Johnson m’a invité en 1982 à l’accompagner au Conseil du trésor où notre hôpital était à l’ordre du jour, je n’ai pu que penser à ma démarche auprès du très compétent ministre des Finances qu’il était», a rappelé l’ex-député.
«Dès que je lui avais parlé de ce dossier, poursuit M. Dussault, j’ai compris que pour lui la logique était de notre bord et que la population du comté de Châteauguay allait cesser de dépendre d’un hôpital de Montréal. Malgré la crise qui sévissait, nous l’avons eu cet hôpital.»
Marcelle Caron, présidente de l’exécutif du Parti québécois de La Prairie a aussi fait part de sa réaction.
«L’une de ses plus importantes contributions de M. Parizeau est le lien particulier qui l’unissait à la jeunesse québécoise. Il demeurait très populaire auprès de nos plus jeunes membres qui assistaient régulièrement à ses conférences dans les universités et les cégeps», a-t-elle fait savoir.
Le Journal a voulu obtenir les commentaires du député libéral de La Prairie, Richard Merlini. Toutefois son attaché politique, Jean-Guy Tremblay, a indiqué que le député était en mission parlementaire et qu’il serait impossible de le joindre. C’est le lendemain, 3 juin, que le député de La Prairie a fait parvenir au Journal sa réaction officielle:
«Monsieur le premier ministre Jacques Parizeau a contribué de façon exceptionnelle au développement du Québec. J’offre mes plus sincères condoléances à son épouse, Lisette Lapointe, avec qui j’ai eu le privilège de siéger à l’Assemblée nationale en 2007-2008 ainsi qu’à toute sa famille», a-t-il mentionné.
Drapeaux en berne
La Ville de La Prairie a acquiescé à la demande du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, de mettre en berne ses drapeaux du Québec (ceux du Canada et de la ville de La Prairie le sont aussi) de ses édifices municipaux, soit à l’hôtel de ville, à la caserne des pompiers et au Complexe Saint-Laurent. Les drapeaux seront en berne jusqu’au crépuscule le jour des funérailles.