À la défense des pissenlits

le mercredi 5 mai 2021

Perçus comme un mal à déraciner par plusieurs, les pissenlits comptent de plus en plus d’ardents défenseurs. Leur importance dans la vie des abeilles fait souffler un vent favorable.

Des affichettes avec la mention « Je protège les pollinisateurs » sont apparues ce printemps près des fleurs jaunes dans la région. Elles sont distribuées par Miel&Co qui tient ce printemps la première édition du « Défi pissenlits ». Le Centre d’action bénévole (CAB) du grand Châteauguay en a piqué une dans son parterre et en distribue aussi aux citoyens intéressés avec un sachet de graines de fleurs sauvages.

« Le Défi pissenlits est une continuité dans notre vision du CAB : adhérer et contribuer au développement durable », fait part Annik Hall, directrice générale de l’organisme. « Nous souhaitons encourager notre voisinage à conserver les pissenlits et autres fleurs pour la protection des pollinisateurs. Ayant pignon sur rue, nous souhaitons démontrer par l’exemple en plus d’inviter les citoyens à se procurer l’affichette et un paquet de semences pour favoriser la participation au Défi pissenlits et contribuer à l’apport vital des abeilles. »

Les intéressés peuvent se procurer l’ensemble gratuitement au local du CAB rue Gilmour à Châteauguay. Une contribution volontaire est toutefois souhaitée.

Miel&co souligne sur son site internet que les insectes pollinisateurs assurent le tiers du garde-manger mondial et que leur population décline dramatiquement faute de sources de nourriture et d’environnements sains.

Les pissenlits pullulent au printemps. (Photo Michel Thibault)

Mai sans tondeuse

Dans la même optique, Conservation de la nature Canada encourage la population à suivre le mouvement No Mow May (en mai, laissez pousser!) originaire du Royaume-Uni. « En laissant pousser les fleurs sur votre pelouse, y compris les pissenlits, vous pouvez fournir une importante source de nectar et de pollen aux abeilles sauvages, aux papillons et aux autres insectes pollinisateurs », fait valoir dans un communiqué Claude Drolet, chargé de projets à CNC.

Celui-ci recommande aussi de pratiquer la tonte « par rotation » pour donner le temps aux fleurs de s’épanouir sur la pelouse. Et de faire la corvée aux quatre semaines. « Une étude menée au Royaume-Uni a révélé qu’en changeant la fréquence de tonte et en permettant aux plantes de fleurir, on pouvait créer suffisamment de nectar pour alimenter dix fois plus de pollinisateurs », indique CNC.

Pesticides

La bataille pour les pollinisateurs cible aussi les pesticides. Des organisations comme Greenpeace, la Fondation David Suzuki et Équiterre réclament l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes « tueurs d’abeilles ». Une mesure appuyée par le Bloc Québécois en avril. « Le Bloc Québécois demande qu’un plan de retrait des néonicotinoïdes soit dès maintenant mis en place, accompagné de 300 M $ sur quatre ans pour la recherche et la transition pour les producteurs. Encore une fois, le gouvernement fédéral fait du déni environnemental alors que c’est maintenant qu’un virage écologique s’impose. Avec des investissements massifs en recherche et un soutien adéquat de nos producteurs agricoles, il faut mettre en place les conditions nécessaires pour développer l’agriculture de l’avenir », a exprimé Monique Pauzé, porte-parole du parti en matière d’Environnement.

(Avec la collaboration de Yanick Michaud)