Une accumulation d’objets qui dérange

le lundi 6 août 2018

L’entreposage d’objets d’un citoyen sur son terrain dérange sa voisine, qui multiplie les démarches auprès de Saint-Philippe pour un grand nettoyage. Celui-ci soutient qu’il tente de se débarrasser des choses empilés sur sa propriété.
Serge Gervais admet que son terrain peut donner l’impression qu’il est un «ramasseux de vidanges», mais assure que ce n’est le cas. Il explique qu’il a vendu sa deuxième résidence et que les objets se sont tous retrouvés chez lui. On y retrouve notamment des remorques, des planches de bois, un spa, un kayak, de la machinerie et des outils.
«On en donne et on vend beaucoup, dit-il. On ne veut pas embarrasser la Ville ou qui que ce soit. Ça peut être utile pour beaucoup de gens.»
M. Gervais rapporte que la Ville est au courant qu’il vend ses objets sur son terrain. Quand il est absent de la maison, il les recouvre de bâches.
Sa femme Pauline Gervais ne considère pas que c’est une source de conflit avec les gens du quartier.
«Beaucoup de gens arrêtent pour acheter des choses», dit-elle.
Voisinage embêté
L’empilage de ce qu’Amélie Lacelle considère comme des débris sur le terrain de M. Gervais la dérange. Elle n’en peut plus.
«Après plusieurs plaintes à la Ville, rien ne bouge. Si mes enfants échappent un ballon et qu’il se retrouve sur son terrain, ils ne peuvent pas aller le chercher parce que c’est dangereux», déplore-t-elle.
Mme Lacelle décrit que des vis et des clous rouillés, de vieilles planches, des remorques, un kayak et un spa désuet, entre autres, se retrouvent sur la propriété.
«On a l’impression que personne ne peut rien faire pour nettoyer tout ça. Ça devient dangereux.»
-Amélie Lacelle
Celle qui a acheté une nouvelle résidence en janvier 2017 dit avoir tenté de discuter avec M. Gervais, sans succès.
Les deux voisins auraient aussi eu un conflit entourant des branches d’arbres qui menaçaient de tomber sur la résidence de Mme Lacelle. Certaines ont été coupées, mais c’est toujours un problème pour la propriétaire.
«En plus, on s’est conformé aux règlements d’urbanisme à nos frais, mais on a l’impression que lui échappe aux règlements», déplore-t-elle.
Dossier sensible
La Ville de Saint-Philippe évalue le dossier depuis la première plainte déposée, le 10 avril, assure Marilou Robert, responsable des communications à la Municipalité.
«Un processus d’inspections a été entamé pour faire respecter la réglementation en vigueur. La Ville a également fait appel au Service de sécurité incendie, division prévention les berges de Roussillon, afin d’assurer la conformité du site en cas d’incendie», explique-t-elle.
Mme Robert spécifie que Saint-Philippe poursuivra ses visites afin de suivre les démarches avec les propriétaires et confirme que ceux-ci ont informé la Municipalité qu’ils veulent vendre les objets et matériaux accumulés.
Elle considère qu’il s’agit d’un «dossier sensible» et «la Ville l’aborde en accompagnant les propriétaires vers les solutions les plus susceptibles de porter fruit afin d’arriver à la conclusion du dossier», conclut-elle.
Les options légales ne sont pas écartées, mais des délais de plusieurs mois sont à prévoir.
Règlementation
Selon le règlement de zonage 401, «aucun type d’entreposage extérieur n’est autorisé […] à l’exclusion de l’entreposage de bois de chauffage». Les objets comme des rebuts, des déchets, du gravier, des bouteilles vides, de la ferraille, des briques, du vieux bois, de vieux meubles, des pneus usagés, d’autres débris quelconques ou toute autre matière semblable ne peuvent être déposés dans un fossé, un cours d’eau ou sur une propriété privée.