Adolescent intoxiqué : des accusations contre le commerce ?

le jeudi 15 décembre 2016

Le Directeur des poursuites pénales et criminelles déposera-t-il des accusations contre des employés du magasin Dollorama à Saint-Constant parce qu’ils n’ont pas porté assistance à un adolescent en détresse, le 10 octobre, en fin d’après-midi?

En entrevue au Reflet le 15 novembre en après-midi, le porte-parole de l’organisme a dit qu’il n’est pas en mesure de le confirmer pour l’instant. Pour savoir, il faudrait lui fournir le nom des employés, ce que le Journal n’a pas.

L’adolescent a fait des convulsions après s’être envoyé un jet de canette de dépoussiéreur dans la bouche dans le magasin. Deux amis l’attendaient dehors pour en faire autant. Ils avaient au préalable pris de la drogue.

L’absorption de Duster Blaster a sans doute été «la goutte qui a fait déborder le vase», croit la mère de la victime.

Loïc (nom d’emprunt), 16 ans, s’est évanoui sur-le-champ. Il s’est cogné brutalement la tête au sol et s’est mis à saigner et à vomir. Apeurés, ses amis se sont enfuis. Plutôt que de composer le 9-1-1, les employés du magasin ont appelé sa mère pour qu’elle vienne chercher son fils en affirmant qu’il venait d’être malade dans le commerce.

«Si j’avais su ce qui s’était passé, j’aurais appelé le 9-1-1», raconte-t-elle.

Lorsqu’elle est arrivée sur les lieux, son fils avait les yeux révulsés. Il saignait et vomissait constamment. Elle l’a traîné jusqu’à l’auto tandis qu’il était secoué par des convulsions de plus en plus violentes.

Complètement paniquée, la maman a rejoint son conjoint au gymnase où il jouait au badminton à Sainte-Catherine. De là, ils ont composé le 9-1-1.

Dans l’ambulance qui filait à vive allure en direction de l’hôpital Anna-Laberge, la maman s’est mise à prier, chose qu’elle n’avait jamais faite.

Admis en salle de choc, Loïc ne respirait plus par lui-même.

«Je lui disais: Reste. Reste. Maman est là, on va respirer ensemble. Et je lui disais d’inspirer et d’expirer. Puis, il a synchronisé sa respiration à la mienne, raconte-t-elle. Les médecins m’ont demandé de continuer parce que ça fonctionnait.»

En proie aux pleurs et aux sanglots, elle s’est mise à fredonner la berceuse qu’elle chantait lorsque Loïc était dans son ventre. L’effet a aussi contribué à ramener son fils à la vie, est-elle convaincue.

«Je l’appelle mon petit cordon virtuel», laisse-t-elle tomber.

«C’est un miracle qu’il soit en vie»

Loïc ne saura pas avant plusieurs semaines s’il gardera des séquelles, mais sa mère remercie le ciel chaque jour depuis.

«À l’hôpital, on m’a dit: votre fils avait les deux mains sur les poignées de son corbillard», raconte la résidente de Saint-Constant.

Alors que son fils a été réanimé à deux reprises en plus de recevoir six fois plus de médicaments que la normale pour arrêter ses convulsions, elle considère que c’est un miracle qu’il ait survécu et qu’il ne soit pas handicapé.

Depuis, ses troubles langagiers disparaissent et Loïc a retrouvé son équilibre pour marcher. Les dommages possibles au cerveau résultant de blessures frontales et latérales sont cependant indéterminés pour le moment.

«Chaque jour, il déjoue les pronostics», ajoute-t-elle en pleurs.

La maman se bat désormais pour que son fils puisse avoir de l’école à la maison. La commission scolaire a consenti à sa demande, mais des délais de part et d’autre ont retardé la dispense des cours. Entre-temps, la maman a porté plainte au Protecteur de l’élève de la commission scolaire.

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