Agressions sexuelles: une action collective est autorisée contre le Diocèse de Longueuil

le vendredi 16 juin 2023

La Cour supérieure a autorisé des actions collectives contre le Diocèse de Longueuil et le Diocèse de Joliette pour des agressions sexuelles commises de 1940 à nos jours. 

Jusqu’à maintenant, «17 victimes se sont inscrites à l’action collective, visant près de 11 prêtres, dont Richard Parenteau, André Huet, George Forest, Rolland Martin et le père Léon Lajoie s.j.», détaille le cabinet Arsenault Dufresne Wee Avocats, à propos de l’action menée contre le Diocèse de Longueuil.

Dans les deux recours, les demandeurs agissent comme représentant de toutes les victimes agressées sexuellement par tout préposé et/ou membre diocésain ou par un religieux, un membre du pastoral laïc, un employé, un bénévole laïc ou religieux de ces deux diocèses, et ce, entre 1940 et le jugement à intervenir.

Au Diocèse de Longueuil, le demandeur a été agressé sexuellement quand il avait entre 6 et 7 ans, par le prêtre Pierre-Émile Brodeur. L’homme est aujourd’hui âgé de 47 ans. 

Négociations

Les diocèses de Joliette et Longueuil n’ont pas contesté les demandes d’autorisation d’action collective. 

«Le processus judiciaire va pouvoir aller de l’avant dans les deux dossiers. Tous les faits devront donc être prouvés dans le cadre d’un éventuel procès», indique le cabinet d’avocats.

Toutefois, les parties négocieront d’abord afin de tenter de trouver un èglement à l’amiable.

Rappelons que le Diocèse de Longueuil s’est aussi appelé Diocèse de Saint-Jean-de-Québec avant d’être nommé Diocèse de Saint-Jean-Longueuil dans les années 1980. Son territoire englobe la Montéégie et inclut notamment Longueuil, Boucherville, Varennes et Saint-Jean-sur-Richelieu.

Les personnes visées par cette action collective sont invitées à s’inscrire dès maintenant, gratuitement et de manière confidentielle : Arsenault Dufresne Wee Avocats, 514 527-8903, actioncollective@adwavocats.com.

« Soutenir les victimes »

Le Diocèse de Longueuil n’a pas souhaité commenter, l’affaire étant judiciarisée. 

Sur son site Web, il rappelle toutefois la facon dont il traite des abus sexuels commis par des membres du personnel pastoral. «Nous nous sommes engagés à lutter contre les abus sexuels, à soutenir les victimes et à traiter les allégations de manière responsable, pastorale et transparente», indique-t-il.

Un audit interne de ses dossiers visant à assurer qu’aucun membre du personnel actif n’était visé par des allégations d’abus sexuel envers des personnes mineures a été effectué de 2019 à 2021.

De plus, le personnel pastoral mandaté a reçu une formation spécifique à la prévention des abus pédosexuels offerte par le Centre canadien de protection de l’enfance.

En 1991, il s’est doté d’une politique égissant les cas de délits sexuels commis envers des personnes mineures.

«Depuis le début des procédures, nous avons manifesté notre intention de supporter les victimes et d’entamer des discussions pour trouver un èglement dans une attitude de respect et de vérité», relève le Diocèse.