Aider et accepter de se faire aider

le mardi 8 novembre 2016

Par le biais de cafés-rencontres et de formations, le Centre de bénévolat de la Rive-Sud souhaite agir en amont pour éviter que les proches aidants ne tombent dans le piège de l’épuisement.

«Il y a une formation qu’on nomme Aider sans s’épuiser et qui dure dix semaines. Elle s’adresse à des petits groupes fermés. Pour chaque rencontre, nous abordons un thème différent. Souvent, les proches aidants ont tous un problème de culpabilité; ils se sentent coupables de vouloir prendre du temps pour eux, de s’accorder un peu de répit», explique Pascale Bégin, intervenante auprès des

aidants au point de service Candiac du centre de bénévolat.

Cette formation est conçue spécifiquement pour les proches aidants d’aînés, clientèle ciblée par le centre.

«Ceux que je côtoie sont des gens âgés dans la cinquantaine ou la soixantaine. La plupart d’entre eux ne sont pas sur le marché du travail. Ils sont retraités ou préretraités. En raison du vieillissement de la population, ils forment la majorité des aidants», précise-t-elle.

Mme Bégin indique qu’en 1960 l’espérance de vie était de 71 ans. En 2011, elle est de 81 ans.

«On vieillit davantage. Certaines personnes vont avoir de bonnes conditions de vie, d’autres seront aux prises avec des cancers ou autres maladies», observe-t-elle.

Se débrouiller seul

Au problème d’épuisement auquel risque d’être confronté les proches aidants s’ajoute celui de l’isolement.

«Ils sont souvent isolés dans leur milieu. Ils diminuent leur présence au travail, si c’est le cas, ou encore dans leurs activités et loisirs», constate Pascale Bégin.

Question de génération ou non, certains d’entre eux, sont habitués à se débrouiller seul et à compter sur leurs propres ressources. Ils ont de la difficulté à tendre la main pour demander de l’aide.

«Il y a des proches aidants qui hésitent à faire rentrer quelqu’un de l’extérieur afin que celui-ci s’occupe de la personne dont elle prend soin», insiste Mme Bégin.

Des pauses-répits sont proposés par divers organismes, dont les CLSC, permettant aux proches aidants de souffler un peu.

 

Un rôle essentiel

Selon le Centre de bénévolat de la Rive-Sud, plus de 80% des services de soutien à domicile au Québec sont donnés par des proches aidants.

«Leur rôle est essentiel, car le système [l’État] ne pourrait prendre à lui seul cette charge. C’est pour ça qu’il y a des organismes comme le nôtre pour leur apporter du soutien. On veut les aider et les accompagner», indique Pascale Bégin du Centre de bénévolat de la Rive-Sud.

 

Pour de l’aide

Les proches aidants qui désirent obtenir de l’aide peuvent communiquer au Centre de bénévolat de la Rive-Sud – point de service de Candiac – au 450 659-9651.

L’organisme offre divers services dont la popote roulante, de l’écoute téléphonique, etc.

Candiac, Delson, La Prairie, Sainte-Catherine, Saint-Constant, Saint-Mathieu et Saint-Philippe sont desservies par le centre.

 

Les proches aidants en chiffres

1 675 700 : Nombre de proches aidants au Québec (15 ans et plus) en 2012, soit le quart de la population.

«Un enfant qui s’occupe de son grand-père est considéré comme un proche aidant», mentionne Pascale Bégin, intervenante – soutien aux aidants naturels au Centre de bénévolat de la Rive-Sud.

39,7 % : Pourcentage de femmes qui sont des proches aidantes dans la tranche d’âge des 45-64 ans. Chez les hommes, ce pourcentage est de 29,9%. Le nombre de femmes qui sont des proches aidantes domine aussi dans la tranche d’âge des 15-44 ans (24,7% par rapport à 16,6% chez les hommes).

40 % : La détérioration de la santé du bénéficiaire est un facteur de stress qui affecte 40% des proches aidants, tant chez les hommes que les femmes.

2 : Transport et travaux domestiques sont les deux types d’aide que fournissent les plus souvent les proches aidants.

(Source: Coup d’œil sociodémographique, novembre 2015, vol 43 – Institut de la statistique du Québec)

 

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