Anna-Laberge: il n’y a pas qu’à l’urgence où l’accès aux soins doit être amélioré

le vendredi 10 mars 2023

L’Hôpital Anna-Laberge à Châteauguay détient le triste record provincial du pire temps d’attente médian à l’urgence l’an passé, soit 10 heures et 27 minutes. Le défi de soigner les patients ne réside pas qu’à l’urgence, mais dans l’accessibilité générale aux lits d’hospitalisation.

Le mot d’ordre du nouveau directeur des activités hospitalières Éric St-Onge est le suivant: améliorer la fluidité hospitalière. Ce mot reviendra souvent au cours de l’entrevue qu’il a accordée au Journal.

«On connaît la problématique [de l’attente à l’urgence], ce qui est une bonne nouvelle en soi, a-t-il admis. C’est sû qu’il y a un enjeu d’accessibilité aux lits d’hospitalisation, indépendamment du type de clientèle, ce qui a un effet direct sur la capacité de l’urgence.»

C’est l’effet domino. Il donne l’exemple de 29 patients qui séjournent présentement à l’hôpital dans l’attente d’une place en CHSLD, en résidence pour personnes âgées ou en ressource intermédiaire.

«Ça diminue l’accès aux lits d’hospitalisation» parce que les patients demeurent plus longtemps sur civière à l’observation, impactant directement les patients à l’urgence qui ont «de la difficulté à avoir accès à une salle pour que les urgentologues puissent les évaluer», explique-t-il.

Les délais dans la salle d’attente s’en trouvent ainsi augmentés.

Solutions

La direction de l’hôpital dit agir sur plusieurs fronts pour corriger la situation problématique qui perdure à l’urgence, et dénoncée dans un Rapport du protecteur du citoyen accablant au printemps 2021.

Par exemple, un outil informatique d’échange d’information est en cours d’implantation et une équipe de professionnels dédiée à améliorer la fluidité verra le jour. Il y a aussi l’aménagement d’un salon d’admission et de départs, où ceux qui quitteront au cours de la journée parce qu’ils ont eu leur congé, sont invités à se rendre. Ce, permettant de libérer des lits à l’étage plus tôt dans la journée.

Un tel salon a été ouvert le matin de l’entrevue avec la Journal parce que la capacité à l’urgence était à 57%.

«C’est une action concrète», vante M. St-Onge.

Diminuer les patients à l’hôpital

Pour désengorger l’hôpital, le centre de médecine de jour est désormais ouvert les fins de semaine, puis deux heures de plus chaque jour de la semaine. Un autre projet permet à des ambulanciers d’appeler une infirmière afin qu’ils déterminent ensemble si l’usager doit être amené à l’hôpital ou si un service alternatif peut être offert.