Assembleur et pilote de drones à 15 ans

le mercredi 14 novembre 2018

Antoine Deschênes pilote des drones depuis l’âge de 10 ans. Passionné de technologies et d’aviation, il les construit maintenant lui-même pour participer à des courses. L’adolescent de 15 ans s’est classé 18e sur 40 lors d’une compétition canadienne où il était le seul âgé de moins de 25 ans.
Déjà à l’âge de 7 ans, le résident de Candiac tentait de réparer ses voitures téléguidées lorsqu’elles brisaient.
«J’en démontais beaucoup, mais j’en remontais moins», avoue-t-il.
En réalisant les aptitudes de leur fils, ses parents lui ont offert des voitures avec des pièces remplaçables.
L’adolescent a ensuite eu son premier drone. Après qu’il l’ait comparé avec les avions et les hélicoptères téléguidées, l’engin est devenu son préféré.
«J’aime la stabilité et le contrôle des drones», explique-t-il.
Il a depuis appris à l’aide de vidéos sur le Web à construire ses machines.
«Le premier, ça m’a pris environ une semaine pour le monter. J’ai commandé les pièces, fait la soudure, les connexions à la télécommande avec des circuits et construit les moteurs», détaille-t-il.
Certaines pièces sont faites avec son imprimante 3D. Le jeune pilote de drone décrit le processus avec une grande précision technique. Sa mère, Josée Beauregard, est heureuse de le soutenir.
«Je le vois tellement passionné de ce domaine-là. Je veux être là pour l’appuyer dans ses démarches. On fait livrer des pièces des États-Unis et parfois on va même aux frontières pour les chercher», explique-t-elle.
«C’est un apprentissage qui évolue toujours. Ça demande beaucoup de temps et de patience.»
-Antoine Deschênes
Elle admet qu’à un certain moment, elle craignait que son fils passe beaucoup de temps devant son écran, «mais en voyant à quel point c’est instructif, on réalise que c’est bénéfique. Puis, il sort dehors pour faire voler les drones», dit-elle.
Membre des cadets de l’air depuis qu’il a 12 ans, l’adolescent combine ses deux passions avec les courses de drones. Il pense intégrer un programme dans ce domaine à l’École nationale d’aérotechnique à Saint-Hubert pour ses
Crédit photo: Le Reflet – Denis Germain
études collégiales.
Courses
En août 2017, l’adolescent a participé à sa première course.
«Je le sentais tellement nerveux, mais je l’ai laissé aller et il a appris à gérer son stress», témoigne Mme Beauregard.
Le championnat national MultiGP Drone Racing, les 29 et 30 septembre à Ottawa, a été son plus grand défi jusqu’à maintenant.
Il ne s’est pas qualifié pour la grande finale, mais est arrivé 18e au total et 2e au Fat Shark Frenzy, sur une autre piste qui réunissait ceux qui avaient été éliminés.
La compétition regroupait les meilleurs pilotes de drone au Canada. Certains sont ingénieurs, techniciens en informatique et électromécaniciens.
Le jeune pilote de Candiac dit donc apprendre beaucoup et comme il représente la relève, il sent l’encouragement et l’aide des autres compétiteurs.
«Les premières courses de drone ont eu lieu il y a quatre ou cinq ans, je suis donc de la deuxième génération», affirme-t-il fièrement.
Petite communauté
L’adolescent ne compte pas de passionné de drones dans son entourage, il n’y en a pas d’autres au Collège Charles-Lemoyne, qu’il fréquente. Ceux avec qui il peut partager cet intérêt sont des gens qu’il a rencontrés par l’entremise des courses ou sur les réseaux sociaux.
«Il y a très peu ou pas des jeunes de son âge qui font la même chose», confirme sa mère.
Il a tout de même rencontré plusieurs autres pilotes avec qui il peut s’amuser à Kahnawake.
«On est environ sept ou huit et c’est vraiment le fun de pouvoir faire ça ensemble», dit-il.
Cet hiver, les pilotes se regrouperont pour courser sous des dômes de soccer.