VIDÉOS – Au bout du rouleau, les travailleurs communautaires manifestent à La Prairie

le lundi 25 octobre 2021

Des centaines de travailleurs d’organismes communautaires de la Montérégie se disant à bout de souffle ont manifesté devant le bureau du député provincial de La Prairie Christian Dubé, le 25 octobre, pour dénoncer le manque de financement du gouvernement.

Ils espéraient ainsi rappeler au ministre de la Santé les enjeux auxquels ils font face, lesquels ont été accentués par la pandémie, ont-ils fait valoir. Du moins, les manifestants ayant bravé la pluie ont reçu l’appui des automobilistes qui klaxonnaient en guise de soutien alors qu’ils circulaient sur le boulevard Taschereau à La Prairie.

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Des centaines de manifestans d’une quarantaine d’organismes communautaires de la Montérégie étaient présents. (Le Reflet – Guillaume Gervais)

«Nous avons fait des calculs, et nous n’avons pas assez de fonds pour mener à terme nos activités de façon adéquate pour venir en aide aux personnes vulnérables», a indiqué Nicholas Gildersleeve, membre du conseil d’administration de la TROC-Montérégie et directeur de la Halte du coin à Longueuil.

La pénurie de main-d’œuvre qui touche le Québec secoue davantage le secteur communautaire, selon M. Gildersleeve. Certains organismes doivent notamment cesser d’offrir des services, puisqu’ils ne réussissent pas à recruter le personnel nécessaire.

«Les conditions que nous offrons ne sont pas compétitives avec le milieu public, a-t-il ajouté. Un travailleur social peut gagner au minimum 25$ de l’heure alors que nos travailleurs débutent autour de 15$.»

M. Gildersleeve a martelé que les travailleurs des organismes communautaires sont des professionnels et qu’ils doivent être rémunérés à leur juste valeur.

«Il faut financer les ressources humaines, les opérations, les services offerts à la clientèle et les frais connexes à la hauteur des besoins de la population», fait savoir le directeur de la Halte du coin.

Travailleurs essentiels

Plusieurs organismes sont à risque de fermer leurs portes s’ils n’obtiennent pas l’aide financière nécessaire, ont-ils affirmé.

«Le gouvernement se targue de dire que le milieu communautaire a reçu des augmentations dans la dernière année, mais dans la réalité sur le terrain, ces financements se traduisent par des miettes pour les organismes», a fait savoir Johanne Nasstrom, directrice de la Table régionale des organismes communautaires et bénévoles de la Montérégie (TROC-Montérégie).

Elle a soutenu que les sommes de 5 000$ par année versées à chaque organisme sont nettement insuffisantes pour leur survie.

«N’oublions pas que ces organismes jouent un rôle essentiel, et ce, dans de nombreux secteurs d’intervention tels que les aînés, les jeunes, les familles, le traitement des dépendances, l’itinérance, la violence, la santé mentale et la sécurité alimentaire», a renchéri Virginie Bernier, coordonnatrice de la Corporation de développement communautaire Roussillon (CDC Roussillon).