Au-delà de combien coûtent les sacrements

le jeudi 22 septembre 2016

À la journaliste Martine Veillette, J’ai apprécié votre article sur les coûts des sacrements parmi les églises catholiques de notre région, paru dans l’édition du 14 septembre. Je crois que votre titre Avant tout une question d’appartenance a touché le mille!

Nous savons que le terme «église» provient du grec et signifie «groupe» ou «ensemble». Je crois que j’apporterais cette nuance que le groupe ecclésial en est un de valeurs partagées et mises en action.

Des gens me disent souvent qu’ils sont croyants mais non pratiquants. Or, en vérité, nous sommes croyants, pratiquants, mais non célébrants. Il y a là une belle nuance. Si chacun donne un verre d’eau à quelqu’un, si nous aidons nos voisins, nous volons au secours de quelqu’un dans une situation d’urgence, nous sommes pratiquants.

Aller à l’église ou à la synagogue, au temple ou à la mosquée pour célébrer sa foi, c’est autre chose. Tout  le monde n’est pas rendu là, ou encore, plusieurs ont dépassé le cap des prières apprises par coeur et des rituels du culte qui ne collent plus au vécu de cette civilisation. Ces rituels n’ont  malheureusement plus ou peu de sens.

Or, les sacrements sont un moment précis, arrêté dans le temps, pour marquer un passage important. Pour être conséquent, si l’on veut vivre une étape importante de sa vie, et qu’on veut l’inscrire dans le cadre de ses valeurs profondes, on choisira une «ekklesia», un groupe, qui représente ces valeurs auxquelles on croit, qu’elles soient sociales ou religieuses. Ce qui importe, c’est que chacun soit sincère et honnête. Par exemple, le mariage civil représente de très belles valeurs du vivre ensemble en communauté. 

                                          

Le baptême religieux signifie que la personne baptisée a choisi de vivre selon les valeurs religieuses d’une confession particulière. (Le baptême des petits bébés est une innovation de l’empereur Constantin. Aucun petit bébé n’a été baptisé par le Christ, Saint Jean le Baptiste ou les apôtres.)

Il est recommandable d’être en pleine possession des principes d’une foi si on veut y vivre une adhésion qui soit porteuse de sens. Ainsi, une cérémonie civile de bienvenue à la vie peut être une option, et plus tard, un baptême religieux pour l’enfant qu’on aura laissé choisir. Si l’on veut que les enfants choisissent, il faudrait leur inculquer les notions de base des religions, ce que l’école publique québécoise fait maintenant. 

Baptiser et confirmer les petits enfants ne doit pas être un prérequis pour les «au-cas-où». C’est un vestige doctrinal à la limite oppressant. Si quelqu’un veut se marier à l’église catholique, il vivra son cheminement sacramentel en temps et lieu, pour se préparer sérieusement à son mariage. On ne se marie pas dans l’Église parce qu’un mariage à l’église c’est beau.

La foi en Dieu, peu importe la confession, est un signe d’adhésion aux valeurs que la Révélation nous propose à travers les textes sacrés. C’est très sérieux d’avoir la foi. Ça va bien plus loin que du combien ça coûte. Je sais que vous le savez. 

Il est absolument normal que les paroisses aient des prix différents selon les services rendus et selon leurs états financiers. Mais encore, ce ne doit pas être l’argent qui empêche quelqu’un de vivre un sacrement et j’ai la certitude que les paroisses peuvent s’arranger avec le règlement des services rendus. Ce n’est donc pas le coût, mais bien l’appartenance. Je salue encore votre article.

 

Christine Marie Gladu

Saint-Constant