Audi RS 5 Sportback 2020 : Sexy Beast

le mardi 3 décembre 2019


Article par Gabriel Gélinasr

C’est à la fois un coupé et une berline. Une voiture de luxe confortable et un bolide de performance d’une redoutable efficacité.

Cette voiture, c’est l’Audi RS 5 Sportback. Avec ses quatre portières et son hayon, c’est une déclinaison plus pratique du Coupé RS 5 de la marque d’Ingolstadt.

Pour séduire, les berlines doivent aujourd’hui se métamorphoser en coupé à quatre portes. Cette tendance, lancée par Audi avec la A7 de première génération, a rapidement été adoptée par d’autres marques, notamment par l’éternelle rivale BMW, qui propose maintenant des variantes Gran Coupe de plusieurs de ses modèles, de la Série 4 à la Série 8.

Côté look, force est d’admettre que la RS 5 Sportback est particulièrement réussie. Les ailes élargies, la calandre Singleframe en noir, les jantes en alliage de 20 pouces, et les éléments de carrosserie au look en fibre de carbone assurent un look sport très affirmé, rehaussé par une ligne de toit fuyante. Une gueule de type « Sexy Beast », comme disent les Anglais…

444 chevaux et une déferlante de coupleSur le plan technique, la variante Sportback de la RS 5 est identique au Coupé. Elle est animée par le même moteur V6 biturbo de 2,9 litres, partagé avec Porsche, développant 444 chevaux et, surtout, une véritable déferlante de 442 livres-pied de couple, livré à son maximum sur une large plage qui s’étend de 1 900 à 5 000 tours/minute. Les deux turbocompresseurs livrent une pression de 1,5 bar, et sont logés dans le creux du V pour optimiser la réponse à la commande des gaz.

La boîte est une automatique à huit rapports et le rouge intégral, adoptant les calibrations RS, sont de série.

Au volant, c’est l’accélération initiale qui impressionne. La conjonction du moteur très coupleux à bas régime avec le rouage intégral assure une motricité optimale, et la vitesse augmente rapidement alors que le paysage se met à défiler de plus en plus vite.

Ce V6 biturbo est l’un des meilleurs moteurs qui existent à l’heure actuelle. Son élasticité est remarquable et sa sonorité, bien que moins évocatrice que celle du V8 atmosphérique qui animait la génération précédente de la RS 5, demeure très satisfaisante, surtout lorsque le mode Dynamic est sélectionné. Ça permet d’entendre les montées en régime lors du rétrogradage et la postcombustion en accélération franche.

En plus de livrer une véritable déferlante de couple, supérieure à celle du V8 atmosphérique d’autrefois, le V6 biturbo se démarque aussi par sa consommation réduite d’environ deux litres aux 100 kilomètres, toujours par rapport à ce même V8. À ce sujet, précisons que la consommation moyenne observée s’est chiffrée à 10,7 L/100 km.

Avec le dispositif Audi Ride Select, il est possible de paramétrer le comportement de la RS 5 Sportback en sélectionnant le mode Comfort ou Dynamic, pour voir la voiture changer de personnalité à la pression d’un bouton. De plus, le mode Individual, permet de régler les calibrations du châssis indépendamment des autres systèmes. Par exemple, le conducteur peut choisir de rendre les liaisons au sol plus souples, pour bonifier le confort, tout en conservant les réglages plus affûtés pour la réponse du moteur et la sonorité de l’échappement, entre autres.

La vie à bordLes sièges sport RS sont magnifiques, ajustables sur tous les axes. Ils procurent un excellent soutien latéral et offrent, en outre, une fonction massage en option, en plus d’être chauffants. Le volant multifonctions, avec méplat à sa base, et le pommeau de levier de vitesses sont particulièrement agréables au toucher – car recouverts de suédine – et complètent le look sport de l’habitacle.

Comme toujours chez Audi, le cockpit virtuel propose un affichage personnalisable qui ne manque pas de séduire avec sa qualité graphique. Puisqu’il s’agit d’un modèle RS, il est possible de paramétrer cet écran afin d’afficher les données de puissance et de couple en temps réel, ainsi qu’un accéléromètre permettant de consulter les forces G ressenties en accélération, au freinage et en virage. Très coo!.

L’autre écran couleur, localisé au centre de la planche de bord, n’est pas tactile comme celui des plus récents modèles de la marque, mais est contrôlé par un sélecteur rotatif et une série de boutons, ce qui s’avère moins distrayant au quotidien. Les connectivités Apple CarPlay et Android Auto sont au rendez-vous, mais exigent un branchement à fil du téléphone intelligent.

Des bémolsParmi les points faibles, on peut relever le prix demandé (84 350 $), ainsi que les tarifs des options puisque, comme c’est souvent le cas chez Audi, plusieurs équipements ne sont offerts que moyennant supplément.

On peut aussi critiquer le volume du réservoir de carburant qui n’est que de 61 litres, ou encore le grand rayon de braquage qui complique parfois certaines manoeuvres comme le virage en demi-tour. Par ailleurs, les freins avant en composite de céramique sont très sensibles à la pression sur la pédale. Il faut donc exercer une pression plus délicate en conduite urbaine pour ne pas brusquer les passagers.

La RS 5 Sportback fait donc preuve d’une belle dualité en étant à la fois confortable, luxueuse, dynamique et sportive, au choix et selon l’humeur du moment.