Avec son O’Dflecteur, Raphaël St-Hilaire veut simplifier la vie des propriétaires de piscine

le vendredi 21 août 2020

Lorsque son beau-père a eu l’idée de se fabriquer un déflecteur pour envoyer les déchets flottant sur l’eau de sa piscine vers l’écumoire, Raphaël St-Hilaire et sa fibre entrepreneuriale ont flairé la bonne affaire. Cinq ans plus tard, le Longueuillois de 30 ans est à la tête de O’Dflecteur/Skimple et son produit est en vente dans de nombreux détaillants de piscine au Québec et en Ontario.

«Mon beau-père, qui est soudeur de profession, était tanné de toujours devoir nettoyer sa piscine, raconte Raphaël St-Hilaire au Courrier du Sud. Il a commencé par se fabriquer un déflecteur avec une nouille de piscine, puis avec un Tupperware, mais ça ne tenait pas. Il s’en est donc soudé un en métal, mais c’était assez dangereux; c’était comme avoir une lame dans sa piscine!»

De l’idée à la production

Trouvant l’idée intéressante, Raphaël entreprend des démarches pour voir s’il serait possible de produire un déflecteur en plastique. Il se trouve un fabriquant à Saint-Hyacinthe, Plastiques Yamaska.

Son déflecteur de plastique est flexible, résiste au gel, aux rayons UV et aux produits chimiques et est «100% sécuritaire pour les enfants, assure l’entrepreneur. Il est même fabriqué avec une faiblesse intentionnelle au niveau des trous pour les vis, de façon à ce que si un enfant tire dessus assez fort, il n’arrachera pas l’écumoire ou une partie de la toile.»

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Floués par un fraudeur

«J’ai utilisé le cash down de ma maison pour fabriquer la première batch. On pensait alors qu’on était protégés par des brevets, mais ce n’était pas le cas…»

Comme plusieurs autres entrepreneurs de la province, Raphaël et son beau-père ont été floués par Christian Varin, fondateur de la Fédération des inventeurs du Québec, qui fait aujourd’hui face à des accusations de fraude, une action collective et de nombreuses poursuites au civil.

«Il nous a volé plusieurs milliers de dollars et nous a fait croire que le brevet existait, raconte Raphaël. On allait lancer le produit quand j’ai réalisé que c’était faux. J’ai donc enregistré notre dessin industriel, qui nous protège encore plus qu’un brevet.»

(Photo: Geneviève Michaud – Le Courrier du Sud)

Prix Coup de cœur

Le O’Dflecteur a fait son entrée sur le marché en 2015.

Dès sa première année, il remporte le prix Coup de cœur pour une solution innovante d’entretien de piscine de l’Association des commerçants de piscine du Québec, face à de nombreuses multinationales.

Approchés par diverses entreprises qui leur demandent «des choses impossibles», Raphaël St-Hilaire et son beau-père choisissent plutôt de rester indépendants et partent faire le tour des magasins de la province pour «vendre» leur produit.

«Les premiers qui nous ont aidés, ce sont les Quincailleries Patrick Morin. Ce sont eux qui nous ont donné notre première chance», explique Raphaël St-Hilaire.

Le O’Dflecteur a par la suite fait son entrée chez Club Piscine, Maître piscinier et Trévi. Il est également en vente directement sur le site Web de l’entreprise.

Homme-orchestre

Ayant aujourd’hui racheté la part de son beau-père dans la compagnie, Raphaël St-Hilaire s’occupe de tout: vente, distribution, représentation, service après-vente, états financiers, etc.

Celui qui est fier de son produit 100% québécois et qui n’a aucune intention de déplacer la fabrication à l’étranger lance un appel aux personnes qui seraient intéressées à s’impliquer ou à investir dans son entreprise.

«Je suis ouvert à la collaboration. J’aimerais avoir quelqu’un qui s’occuperait du développement des affaires, entre autres aux États-Unis. Il y a 12 millions de piscines aux États-Unis: même si je vendais mon produit à seulement 1 ou 2% des propriétaires de piscine américains, ce serait des retombées incroyables!»

Un horaire réglé au quart de tour

Né à Chicoutimi et ayant habité à Québec avant de s’établir sur la Rive-Sud de Montréal, Raphaël St-Hilaire est technicien en mécanique de bâtiment. Il possède également un certificat en développement durable de l’UQAM et est en train de compléter son BAC en administration des affaires.

Celui qui a entre autres été chargé de projet pour le nouveau CHUM à Montréal et qui travaille aujourd’hui à temps plein dans la mécanique de bâtiment pour le domaine institutionnel est également réserviste dans les Forces armées depuis 2009.

Il planche par ailleurs actuellement avec deux associés sur un projet pour aider les incubateurs d’entreprises du Québec et de l’Amérique du Nord.

Dans ses temps libres, il s’affaire à compléter son brevet de pilote de planeur.

«Je m’occupe», lance-t-il avec le sourire.

Rens.: odflecteur.com.