Avortement : le Centre de femmes l’Éclaircie à Sainte-Catherine se mobilise

le mercredi 29 juin 2022

«Choquées» par la décision de la Cour suprême de renverser l’arrêt Roe vs Wade qui validait le droit à l’avortement aux États-Unis, les membres du Centre de femmes l’Éclaircie à Sainte-Catherine sont en mode mobilisation depuis le 24 juin.

En fin de semaine dernière, une partie d’entre elles ont manifesté devant le palais de justice de Longueuil, tandis que l’autre s’est déplacée à Montréal pour joindre le mouvement de dénonciation. Elles l’ont fait à l’invitation de la Fédération du Québec pour le planning des naissances, comme des centaines de femmes ailleurs dans la province.

«Comme féministe, ça fait mal, lance d’entrée de jeu Catherine Caza, chargée de communications pour l’Éclaircie. Ç’a un été un week-end émotionnellement chargé pour nous.»

Les femmes qui travaillent et fréquentent l’organisme se disent inquiètes pour les Américaines, mais craignent également les répercussions au Canada.

«On se sent plus en sécurité au pays parce que notre système législatif est différent de celui des États-Unis. On sait cependant que certains politiciens pourraient adopter des mesures pour limiter l’accès à l’avortement, sans l’interdire», fait savoir Mme Caza.

Elle évoque notamment la diminution du financement versé aux cliniques d’avortement et un changement dans le délai acceptable avant l’interruption de grossesse. L’organisme qui soutient essentiellement les femmes en situation de vulnérabilité demeure particulièrement aux aguets, confie-t-il. 

«Nous surveillons entre autres un groupe revendicateur qui s’installe tranquillement en Montérégie depuis 2019, avance celle qui est aussi chargée du volet militant du centre. Il se dit pro-vie, alors que je dirais qu’il est plutôt anti-choix.»  

Activités

Parmi les membres qui fréquentent l’Éclaircie, la majorité est âgée de la soixantaine. Ironiquement, celles qui se sont battues pour favoriser l’accès à l’avortement constatent, impuissantes, que leur combat n’est toujours pas gagné.

«Nos prochaines activités seront teintées par la décision aux États-Unis, indique Mme Caza. Un événement de mobilisation pour le droit à l’avortement impliquant plusieurs organismes, dont la Re-Source et le Quartier de femmes à Châteauguay se déroulera d’ailleurs en septembre.»

De cette façon, le centre souhaite informer les femmes sur les options qui s’offrent à elles.

«Où une adolescente enceinte doit-elle se diriger? Une femme immigrante sans statut y a-t-il droit? C’est à ces questions, entre autres, que nous voulons répondre», explique la représentante.

Cette dernière a d’ailleurs une pensée pour les Américaines qui se trouvent déjà dans une position vulnérable, dont les personnes trans, les femmes racisées et celles en situation de précarité financière.

«C’est un dossier qu’on croyait réglé, alors ça touche particulièrement une corde sensible dans la population.»

-Catherine Caza

 

Service offert

La région est bien desservie en termes de soins offerts aux femmes qui souhaitent interrompre leur grossesse, selon le centre l’Éclaircie. En Montérégie, dans le réseau public, l’avortement est accessible dans les hôpitaux Anna-Laberge à Châteauguay, Charles-Le Moyne à Longueuil et Honoré-Mercier à Saint-Hyacinthe, ainsi que dans les CLSC de Vaudreuil-Dorion et Saint-Hubert.