Baisse de 20% des inscriptions : l’ÉNA optimiste de sortir du creux de vague

le lundi 21 novembre 2022

Le nombre d’inscriptions à l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA) a baissé de 20% à l’automne 2022 comparativement aux données prépandémiques. Le directeur Pascal Désilets demeure néanmoins positif, alors que les demandes d’admission pour l’hiver sont plus encourageantes.

«Le nombre de demandes d’admission pour la session d’hiver a augmenté de 34% par rapport à celle de l’an dernier. Chaque demande doit passer par un processus, une vérification des prérequis entre autres, mais ça devrait tout de même se traduire par plus d’étudiants. C’est un bel indicateur», décrit M. Désilets.

Autre donnée qui réjouit le directeur : de 2021 à 2022, une très faible variation de deux étudiants est observée quant aux nombres de jeunes qui poursuivent leur programme à l’ÉNA après la date d’abandon. 

«C’est très encourageant par rapport à la persévérance des jeunes», analyse-t-il.

Néanmoins, l’établissement collégial subit encore les remous du «creux de vague» causé par la pandémie, période difficile pour l’aérospatiale.

À l’automne 2020, 892 étudiants se sont inscrits à l’un des trois programmes de l’ÉNA. L’automne dernier, ce sont 842 inscriptions.

Même si les laboratoires et cours pratiques se déroulaient sur le campus, les cours en virtuel ainsi que les mesures sanitaires tels Plexiglass et lunettes de protection, entre autres, ont rendu le contexte d’apprentissage moins convivial.

«Plus de 50% des étudiants participent à des clubs étudiants, évoque M. Désilets. Durant la pandémie, tout le milieu de vie était à zéro. Maintenant, c’est remis en place. C’est positif, et on le voit.»

Un Challenger comme local de classe

Le 19 novembre se tenait l’événement portes ouvertes pour faire connaître l’ÉNA à ses potentiels futurs étudiants. En tout, environ 600 visiteurs y ont pris part.

En entrevue la veille de l’événement, M. Désilets s’enthousiasmait déjà que plus de personnes avaient signalé leur intérêt à y participer que dans les dernières années. «Durant la pandémie, c’était difficile de transmettre la passion en virtuel!»

Le directeur estime que l’événement annuel a tout pour susciter la curiosité, notamment avec ses 38 avions et hélicoptères en démonstration. «Des jeunes peuvent monter à bord d’un Challenger de Bombardier et se disent « Wow, ça va être ça, ma salle de classe! »»

{{HTML|IMG|MEDIA|8730|367px|550px}}

(Photo: Gracieuseté)

Sur place, une vingtaine d’entreprises, dont Air Canada, Pratt & Whitney et CAE, y étaient pour attirer l’attention de futurs employés et leur faire connaître les possibilités de stages et bourses.   Car la pénurie de main-d’œuvre n’épargne pas le domaine de l’aviation. 

Selon le Comité sectoriel de main-d’œuvre en aérospatiale du Québec, près de 38 000 emplois seront à pourvoir dans ce domaine au cours des 10 prochaines années.

«Les besoins sont énormes! Et nos trois programmes sont dans le top 10 des emplois en aérospatiale.»
-Pascal Désilets, directeur de l’ÉNA

Aviation de l’avenir

Le développement de la zone d’innovation autour du secteur aéroportuaire de Longueuil et les diverses implications de l’école dans des projets tels que les avions électriques constituent aussi une autre carte dans la manche de l’ÉNA, selon son directeur.

«L’écologisation de l’aéronautique est au cœur de notre développement. C’est l’aviation de l’avenir. Et ce qu’on dit aux étudiants, c’est que l’on a besoin de monde pour y arriver. Les étudiants sont des acteurs de changement.»

De Tik Tok aux régions

En plus d’une forte offensive sur les réseaux sociaux comme Instagram, TikTok et YouTube, l’ÉNA mise beaucoup sur les visites dans les écoles secondaires pour se faire connaître. Et en région, elle mise sur des partenariats avec des entreprises pour y arriver.

«On est une école nationale, il faut recruter partout au Québec. On met beaucoup d’accent sur le volet régional», soutient Pascal Désilets.

L’ÉNA attire aussi au-delà des frontières québécoises : 10 à 15% de ses étudiants sont des étudiants internationaux.

La formation aux adultes attire d’ailleurs beaucoup les immigrants, souligne M. Désilets. «Une personne qui est ingénieur dans son pays, mais qui a de la difficulté à faire reconnaître cette expérience peut venir chercher une attestation d’études collégiales pour compléter, illustre-t-il. C’est une belle façon d’entrer sur le marché du travail.»

Portrait 2020-2022

Nombre d’inscriptions à l’ÉNA

Automne 2020 : 892 inscritsr
Automne 2021 : 857 inscrits 
Automne 2022 : 842 inscrits

Nombre d’inscriptions au cégep Édouard-Montpetit

Automne 2020 : 6501 inscrits 
Automne 2021 : 6717 inscrits 
Automne 2022 : 6568 inscrits