Billet d’humeur : Trêves de discussions

le mardi 21 septembre 2021

Aimez-vous discuter?

C’est-à-dire échanger des idées et des opinions. Déballer vos arguments. Puis, vous ouvrir à ce que l’autre dit. Pour confronter vos points de vue. Faire évoluer votre pensée.

Je vous pose la question parce que j’ai l’impression qu’on discute parfois moins de nos jours. Que certaines personnes n’ont aucun intérêt à débattre. Elles veulent s’exprimer. Voire monologuer. Sans engager la conversation.

Il y a quelques jours, la chef de contenu d’un journal de Gravité m’a fait part d’un courriel pour le moins dérangeant. Un lecteur avait écrit à son Journal pour se plaindre de leur sa couverture électorale fédérale. Pour ne pas dire leur supposée impartialité dans le traitement des nouvelles politiques.

«Si vous voulez prendre une position éditorialiste, pas besoin d’y aller par la porte d’à côté. Heureusement que votre journal est gratuit (ou peut-être payé par mes impôts) et ceux de mes concitoyens parce que c’est certain que je ne l’achèterais sûrement pas.»

Visiblement, ce lecteur n’avait pas remarqué que les candidats de chaque parti avaient tous eu droit à une entrevue similaire au fil de la campagne. Il ignorait aussi que tous avaient été contactés pour être informés des règles rédactionnelles à suivre.

Laissez-moi aussi ouvrir une parenthèse ici pour démentir encore une fois une idée préconçue. Comme quoi les médias québécois appartiennent à l’État ou aux citoyens parce qu’ils seraient subventionnés par le gouvernement ou les Villes. C’est faux, à l’exception de Radio-Canada. La majorité des médias appartiennent à des intérêts privés. Ils sont financés par la publicité. Majoritairement celle des commerçants locaux que vous avez (re)découverts pendant la pandémie. De qui nous sommes leur partenaire de la première heure.

«Une discussion est impossible avec quelqu’un qui prétend ne pas chercher la vérité, mais déjà la posséder.»

-Romain Rolland

Soit. Revenons donc à notre lecteur. Puisque c’est la suite de son commentaire qui nous a laissées pantoises.

«Ne m’appelez pas pour rien. Je n’ai pas envie de discuter», avait-il pris la peine de mentionner.

Non seulement ce lecteur nous avait-il écrit pour nous faire des reproches injustifiés, il précisait qu’il ne voulait pas nous parler. Même si nous souhaitions remettre les choses en perspective. Pour ne pas dire rétablir la vérité.

C’était bien mal connaître la chef de contenu. Une réponse a suivi. À ma grande surprise, j’ai su qu’un échange a finalement eu lieu. L’hostilité du lecteur s’est amenuisée. Permettant de discuter.