Billet d’humeur : À chacun son histoire

le mardi 26 octobre 2021

Vous intéressez-vous à l’histoire de votre famille?

J’ai toujours été fascinée par ces gens qui font leur arbre généalogique. Qui retracent leurs origines et celles de leur famille. Comme Lucille Houle, une dame de Saint-Constant qui a écrit plusieurs livres au fil des ans.

À mes débuts au Reflet, je me rendais parfois à la Société d’histoire de La Prairie pour le travail. J’y voyais des gens la tête penchée dans des livres à la recherches de leurs aïeux. Parfois, un Américain de passage, désireux de connaître ses origines au Québec.

Mais je ne me suis jamais vu fouiller dans des livres de généalogie. À moins d’en rêvasser comme d’un très vague projet de retraite.

Voilà que ça m’a frappée comme une tonne de briques en fin de semaine: je connais trop peu l’histoire de mes ancêtres. Je suis tombée sur un document d’archives où j’ai appris le prénom de mes arrière-grands-parents maternels: Fridolin et Marie-Louise. C’est peut-être compréhensible dans la mesure où je ne les ai jamais connus. Idem pour ceux du coté de mon père.

Et encore là, j’ai peu connu mes grands-parents du côté paternel. Décédés alors que j’étais en très bas âge. Mon univers s’est toujours pratiquement arrêté aux parents de ma mère. Et plus particulièrement à ma grand-mère que nous chérissions tous: Gertrude. Normal, direz-vous, que ce soit elle dont je me souvienne le plus; c’est l’ancêtre qui a fait le plus longtemps partie de ma vie.

Avec mes yeux d’enfants, je l’ai toujours vue comme une grand-maman. Comme si mon histoire familiale en quelque sorte commençait avec elle. Et non avant. Même si je savais qu’elle avait été petite à son tour

«Nos ancêtres sont nos enfants, par un trou dans le mur nous les regardons jouer dans leur chambre, et ils ne peuvent pas nous voir.»

-Amin Maalouf

Je sais qu’elle était née sur une terre agricole à Sherrington. Où son frère a vécu toute sa vie. Qu’elle est partie vivre en ville une fois mariée où elle a élevé ses quatre enfants. Dont à Verdun et LaSalle. Je réalise en l’écrivant que je ne sais même pas quel (s) métier (s) a exercé mon grand-père paternel. Et ça me fait de la peine.

Alors que j’ai interviewé des centaines de personnes dans le cadre de mon travail pour connaître leur vie et leur histoire, je réalise aujourd’hui qu’il me manque des grands bouts de celles de mes ancêtres.