Les coups de foudre sont plutôt rares, n’est-ce pas?
Sinon, ils sont souvent un feu de paille. Certains de mes coups de cœur amicaux en sont la preuve. Je m’étais emballée, puis la balloune s’est dégonflée. Me laissant le cœur gros.
Je me souviens quand j’ai adopté les deux chats que j’ai présentement que je ne les aimais pas vraiment. Évidemment, je ne les connaissais pas encore. Je les avais choisis. Je m’étais engagée à en prendre soin toute leur vie. Mais je n’avais pas un élan du cœur spontané pour eux comme maintenant pour eux.
Au contraire, la petite femelle était tellement sauvage qu’elle se cachait trop souvent la première année. Sans compter qu’elle avait uriné volontairement sur une de mes douillettes préférées dans les premiers jours suivant son adoption. Rien pour se faire aimer…
Même si j’avais pris quelques mois pour faire mon deuil de la chatte que j’avais eue avant, j’étais involontairement amenée à les comparer, puis à constater qu’ils ne m’attendrissaient pas comme Lundi. Au bout de plusieurs semaines, j’ai trouvé difficile de faire le constat que je ne les aimais pas. Encore.
Parce que c’est évidemment le jour et la nuit cinq ans plus tard. Je les trouve mignons quand ils se courent après. Quand Pikée se cache dans son cocon. Quand Alfi se renverse la tête sur son arbre à chat.
Il m’arrive à l’occasion d’élever le ton s’ils montent sur le comptoir ou la table de cuisine. Lorsque Pikée mordille le fil de la radio ou qu’Alfi déchire le sac de litière – ou encore pire celui de sa bouffe – et qu’il étend des grains à la grandeur du sous-sol. Dans ce temps-là, je me croirais à la plage. Marchant sur du sable volcanique. Ce n’est pas une mince affaire à ramasser.
Mais aussitôt que c’est terminé, je donne aussi l’impression d’avoir une pinotte dans la tête comme eux! C’est aussitôt pratiquement oublié. Et je retombe en pâmoison devant eux.
J’en conclus donc que j’ai parfois besoin d’un peu de temps pour aimer, apprécier.
Quand j’apprivoise une nouvelle situation ou que je fais la rencontre d’une nouvelle personne, je repense souvent à ma relation des débuts avec mes chats. Et je me rappelle qu’il me faut parfois du temps pour laisser parler mon cœur.
«Apprendre? Certainement, mais vivre d’abord, et apprendre par la vie, dans la vie.»
-John Dewey