Billet d’humeur : La rue de mon enfance

le vendredi 7 avril 2023

Sur quelle rue avez-vous grandi?

J’ai la chance d’y retourner fréquemment parce que mes parents habitent encore la maison familiale où je suis presque née. Hum, je me reprends ici. Ma maman réside encore dans la maison de mon enfance. Mon papa vit depuis peu ailleurs en raison de sa santé.

Chaque fois que je retourne sur la rue, c’est évidemment pour aller voir ma mère.

Même si le temps a passé, que j’ai quitté le nid familial depuis la moitié de ma vie, ma rue semble encore figée dans le temps. Les bungalows construits à la fin des années 60 ont si peu changé. Ils ont bien subi quelques rénovations; un changement de vinyle, le remplacement d’une toiture ou des fenêtres par-ci par-là, mais leur essence a été conservée. La rue est large, à l’époque où l’asphalte devait coûter moins cher.

«La rue est le cordon ombilical qui relie l’individu à la société.»

-Victor Hugo

Chaque fois que je me stationne dans l’entrée chez mes parents, je suis étonnée de l’ampleur du sapin de leurs voisins. Il est si immense! Pas de doute que monsieur Dubé l’avait planté fièrement à son arrivée dans le quartier.

En débarquant de la voiture dimanche, j’ai eu une pensée pour lui. Je l’ai revu l’été, alors qu’il prenait un soin jaloux de son terrain et de son aménagement paysager. Pouvait-il se douter que l’été dernier allait être son dernier? Sûrement pas. Il est parti si rapidement deux jours avant Noël. La situation a forcé son épouse à aller vivre en appartement, ces derniers jours.

Les Dubé, les seuls voisins que j’ai connus à cette adresse, ne vivront plus jamais à côté de chez mes parents. M’offrant une sécurité de savoir que ma mère pouvait compter sur eux en cas de besoin. C’est un choc de penser que, comme d’autres maisons de la rue, leur maison passera à d’autres mains.

Il ne reste pratiquement plus que ma mère qui réside encore sur la rue de mon enfance.