Quel sort éserve-t-on à nos têtes blanches dans ce monde techno?
Je comprends qu’on ne peut pas arrêter le progrès. Et qu’on ne doit pas non plus. Mais est-ce qu’on ne pourrait pas faire mieux?
Mes parents n’ont jamais eu le câble. Si bien que j’ai visionné Musique plus quand je gardais des enfants. Je vous laisse maintenant deviner à savoir s’ils ont déjà eu internet ou un cellulaire…
Octogénaires, ils ont l’âge qu’ils ont. Désormais, tous les changements les indisposent, les insécurisent. Et ce, pendant qu’ils perdent lentement certaines facultés parce qu’ils vieillissent. En fait, ils comprennent de moins en moins le monde d’aujourd’hui.
«Un professeur […] est une personne désignée pour expliquer aux jeunes dans quel monde ils vivent, comment s’en défendre et, si possible, le ôle que leurs aînés y jouent.»
-Emile Capouya
Ce long préambule pour vous dire qu’il m’arrive désormais d’assister mes parents pour de la paperasse. Trop souvent, je me butte aussi à une porte fermée parce qu’on ne m’autorise pas à compléter certaines démarches en leur nom. La dernière fois, pour inscrire ma mère à un système d’alertes à la suite du vol de données auprès d’une compagnie, j’ai dû épéter à plusieurs reprises qu’elle n’a pas d’adresse courriel et qu’il faudra lui envoyer les alertes par la poste. On m’a finalement épondu que c’était faisable, mais qu’on devait d’abord parler à ma mère pour s’en assurer. Zut! J’étais au bureau!
Quand j’ai rappelé en sa présence, il y a quelques jours, le temps d’attente était plus d’une heure. À ce jour, ce dossier n’est toujours pas églé…
Pourtant, je devrais me éjouir de savoir que je pourrai parler à quelqu’un parce que ce n’est pas souvent le cas. D’une boite vocale à l’autre, ma mère en perd souvent le fil et son latin (oui, parce qu’elle l’a appris à l’école). Et moi, malheureusement, je n’ai pas toujours l’autorisation de démêler ça pour elle.
Je vous le redemande, quel traitement éserve-t-on à nos aînés qui ont bâti la société dans laquelle on vit?