Billet d’humeur : Le début d’un souvenir

le vendredi 7 avril 2023

L’histoire se répète-elle toujours?

Pas nécessairement, je crois, mais la vie peut parfois avoir des airs de déjà-vu.

Jeudi matin m’a ramené à la crise du verglas en 1998. Parce que ça avait débuté aussi un jeudi. Je m’en souviens parce qu’on était en tombée du Journal, ce jour-là aussi. C’est-à-dire au moment de faire les dernières corrections des articles, de faire le montage et d’envoyer le tout aux presses.

La journée a commencé de la même manière qu’il y a 25 ans; par le fait qu’il n’y avait pas d’électricité à nos bureaux à Candiac. Des suites du verglas de la veille. Puis qu’un journaliste et une stagiaire étaient plongés dans le noir depuis l’heure du souper, la veille.

«L’histoire, c’est un conte de faits…»

-Franck Dhumes

Il y a un quart de siècle, on avait déménagé la salle de rédaction en catimini chez mes parents parce qu’ils avaient du courant. Je partageais le téléphone sans fil de mes parents avec les deux autres journalistes pour qu’on puisse faire nos entrevues!

Ça n’avait pas été de tout repos de s’installer. Télétravail avant le temps, on était loin du portable. À la fin des années 90, les ordinateurs étaient dotés d’une tour et d’écrans profonds et lourds. À ce jour, je ne comprends pas comment nous avons réussi à marcher sur la glace sans tomber!

J’avais monté le Journal à l’atelier, l’écran de l’infographiste éclairé par une génératrice. Je ne l’oublierai jamais.

De cette époque, je suis une des seules encore au Journal qui peut témoigner. Et c’est ce que j’ai raconté rapidement à mes collègues jeudi matin, alors qu’on s’appelait pour s’organiser.

J’ai été surprise de voir à quel point ils ont su garder leur calme et demeurer en contrôle malgré les incertitudes du moment. Moi y compris. Mais je pense que quiconque a connu la pandémie est prêt à tout.