Billet d’humeur : Ma voix de femme

le lundi 7 mars 2022

Quelle importance accordez-vous à votre sexe?

Quelle journée! On est dimanche. J’ai commandé une nouvelle carte de crédit en ligne, plus adaptée à mes besoins. Tout juste avant d’aller jouer au hockey sur glace en début d’après-midi.

J’avais commencé ma journée en me demandant ce que j’allais écrire dans cette colonne. Puis, bang, c’est devenu une évidence en lisant La Presse et ses articles sur la Journée internationale de la femme.

Vous saviez que le Québec a élu une seule première ministre? Pauline Marois, lors d’un règne beaucoup trop bref (de septembre 2012 à avril 2014). J’avais presque oublié. Sur la scène provinciale, on n’a pas encore atteint la parité; 42% des députés sont des femmes.

En même temps, si je recule dans le temps, je dois me réjouir des avancées. Il y a à peine 50 ans, une femme ne pouvait pas obtenir un prêt hypothécaire sans la signature conjointe de celle son mari. Imaginez une carte de crédit! Si c’était encore en vigueur de nos jours, on compterait une surreprésentation de femmes vivant en location…

Tout comme on compte beaucoup plus de femmes dont la richesse accumulée est moindre que celles des hommes. Parce qu’elles gagnent souvent encore moins. Et qu’elles accumulent moins en régime de rentes notamment, la naissance de leurs enfants oblige ou en raison de l’interruption du travail pour prendre soin d’un parent malade.

«Prendre une femme à la légère est une lourde responsabilité.»

-Albert Willemetz

Hors du mariage, point de salut pour ma mère. Contrairement à moi qui fais partie de la première génération de femmes à qui l’indépendance financière est devenue accessible. J’ai la responsabilité de m’en souvenir.

Je suis brûlée de ma partie de hockey. Mais je ne vais pas m’en plaindre. Je n’avais même pas le luxe d’y jouer enfant. Je n’ai toutefois pas le talent de Marie-Philippe Poulin pour me couvrir de l’or aux Jeux olympiques. Et faire vibrer tous les foyers du pays aux petites heures du matin. Et ce, bien que le modèle d’affaires de la Ligue canadienne de hockey féminin n’ait pas été rentable…

Je vais y repenser la prochaine fois que je vais aller donner quelques coups de patins au RécréoParc. Ça pourrait être plus réjouissant que la fois où j’étais semi-contente semi-inquiète d’avoir pratiquement la glace à moi toute seule. Dans un endroit somme tout isolé. Où je me sentais vulnérable en raison de mon sexe.