Vous arrive-t-il de vous excuser pour quelque chose que vous n’avez pas fait?
Je veux prendre quelques minutes ici pour m’excuser auprès des autres résidents de ma municipalité. Plus particulièrement auprès de l’un d’eux, croisé récemment au garage municipal.
Je l’avoue ici, c’était la 5e fois seulement que je reculais une voiture à laquelle est accroché un trailer. Dont la 4e en l’espace de quelques jours. Je suis encore à me familiariser avec les gestes; tourner le volant dans le sens contraire de normalement.
Je m’excuse de m’être présentée quelques minutes avant vous au dépôt des matériaux secs pour me départir d’articles qui encombraient ma cour. Avoir eu votre numéro de téléphone, j’aurais pu vous appeler pour éviter de vous faire patienter, quoi, un gros cinq minutes? Que dis-je? Avoir su, j’aurais dû attendre et vous laisser passer d’abord. Vous étiez si courtois vous-même.
«Civisme: on en attend toujours un peu de la part de beaucoup qui n’en montrent aucun.»
-Pierre Daninos
Je m’excuse encore d’avoir manqué d’expérience. De ne pas avoir été à la hauteur de vos attentes en effectuant trois, quatre tentatives infructueuses. Pendant que vous criiez par votre fenêtre: «Non, c’est pas ça!» En passant, ça ne m’aidait pas.
J’ignorais que seuls les conducteurs aguerris avaient le droit de fréquenter l’endroit. J’ai dû mal comprendre en prenant connaissance des communications de la municipalité. Je nous pensais tous égaux en droits en tant que citoyens.
Je m’excuse même d’avoir existé ce matin-là tellement j’ai semblé dans votre chemin. Sinon, je veux vous remercier d’avoir carrément choisi de m’ignorer volontairement quand vous êtes arrivé en trombe à deux pouces de mon véhicule pour reculer à mes côtés, frôlant dangereusement ma carrosserie. Dans une manœuvre qui visait clairement à démontrer que vous êtes meilleur à reculons que moi avec une remorque.
Je vous ai cherché en vain après avoir vidé mon chargement pour vous remercier de cette belle leçon de civisme.