Budget personnel : quelques trucs pour combattre l’inflation en 2023

le lundi 16 janvier 2023

Si l’inflation risque d’affecter le portefeuille des citoyens une fois de plus en 2023, pour Hélène Hétu, consultante budgétaire à l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) de la Rive-Sud, il ne faut pas se décourager. «Il y a toujours une solution», assure-t-elle, alors que le Journal l’a rencontré afin de partager ses astuces pour élaborer un budget.

Trois éléments de base

Créer un portrait de la situation. «Si je prends une photo de ma vie financière, ça aurait l’air de quoi?» illustre Mme Hétu.

Elle propose d’inscrire tous les revenus et les dépenses fixes (ex. hypothèque, assurances) et d’en faire une moyenne mensuelle. À cela, on ajoute les dépenses variables courantes (épicerie, essence), les dépenses occasionnelles (vêtements, soins de santé, vacances) et les dettes, pour avoir un bon point de départ.

Prendre conscience de ses habitudes et attitudes de consommation. Avec le portrait en main, la consultante suggère ensuite de regarder le tableau et prendre conscience de ce que l’on fait avec notre argent. «C’est quoi mes habitudes? Est-ce que je me rends compte que je suis abonné à toutes sortes de plateformes que je n’utilise pas?» donne-t-elle en exemple.

Cette dernière réitère que de connaître ses habitudes financières est le premier pas pour trouver des solutions.

«On est souvent porté à faire l’autruche parce que l’on sait qu’on utilise la carte de crédit pour terminer le mois, pour payer l’épicerie, l’essence, les vêtements aux enfants et on ne veut pas voir cette réalité», relate-t-elle.

Au contraire, elle encourage les gens de voir la réalité et de se dire : qu’est-ce que je peux faire?

Réaménager certaines dépenses. Le portrait est fait, les habitudes sont comprises, maintenant, on passe à l’action. Ça peut être en ajoutant un revenu ou en revoyant ses dépenses.

«C’est là où on rebrasse le portrait, parce qu’on a souvent un pouvoir par rapport à notre budget. Ça peut être d’aller chercher un deuxième emploi un jour par semaine. Ça peut aussi dire d’aller négocier avec certains créanciers, ou si le contrat de cellulaire termine, d’en prendre un nouveau moins coûteux. “Toutes mes assurances me coûtent cher! Est-ce que j’ai vraiment besoin de ça?” On réajuste selon nos besoins et non selon nos peurs», souligne Mme Hétu.

Les solutions peuvent d’ailleurs parfois être drastiques, comme la vente d’une auto ou d’une maison, ou la faillite, mais elles existent, ajoute-t-elle.

Avantages d’un budget

Un budget permet de réorienter ses choix de consommation. Mme Hétu donne l’exemple d’une personne qui dépense 5$ chaque jour pour un café et un muffin au Tim Hortons.

«À la fin du mois, ça me coûte 150$. Toutes les petites ou moyennes dépenses, on peut avoir une surprise et c’est là qu’on peut faire des choix : à la place d’y aller cinq jours par semaine, j’y vais trois fois, je vais peut-être récupérer 70$ par mois et mettre l’argent dans un CELI ou un REER. Ça peut amener à changer ses habitudes pour les coordonner à ses valeurs.»

Un autre grand avantage : la possibilité de payer ses dettes. «Quelqu’un qui a 1000$ sur sa carte de crédit peut se dire “c’est pas grave, je ne suis pas trop endetté, un autre m’a dit qu’il avait 5000$!” mais il paie des intérêt pendant ce temps. Un budget permettrait peut-être de payer 200$ de plus par mois, et au bout de six, sept, huit mois, la carte à zéro.»

Une façon de faire qui peut se transposer à d’autres situations, comme la planification de vacances.

«Ça permet d’arrêter l’insécurité, le petit nuage gris au-dessus de la tête qui gruge de l’énergie parce qu’on a toujours peur de ne pas y arriver.»

– Hélène Hétu

Elle assure par ailleurs comprendre la difficulté que certaines personnes peuvent avoir de mettre de l’argent de côté, notamment lorsque 60% ou plus d’un revenu passe dans le loyer.

«De là l’importance de maximiser son argent!» conclut la consultante.