Il n’y aura pas de coupes de service au Réseau de transport de Longueuil (RTL) et chez exo pour l’année 2024. L’autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), responsable de rémunérer les quatre organismes publics de transport collectif (OPTC), dont le RTL et exo, a indiqué le 23 novembre avoir bouclé un cadre budgétaire qui «repose sur un équilibre précaire».
«C’est un peu comme un pansement pour l’année 2024. La bonne nouvelle, c’est qu’on évite les coupes de services tant redoutées. C’était notre priorité à tous », a affirmé le directeur général de l’ARTM, Benoît Gendron, qui estime tout de même que l’organisation a été contrainte «d’hypothéquer l’avenir en réallouant des sommes non récurrentes».
Ce cadre financier 2024 permettra de combler un manque à gagner de 203,5 M$ qui persistait.
Pour y arriver, l’ARTM a notamment dû réallouer des sommes non récurrentes prévues au développement des services et au maintien d’actifs de l’ordre de 165,5 M$. Une réduction additionnelle des dépenses des sociétés de transport ainsi qu’une contribution supplémentaire des municipalités de la région de 36,4 M$ ont également dû être consenties.
Financement pérenne et prévisible
Si l’exercice 2024 est terminé, l’ARTM souhaite une plus grande prévisibilité pour les prochaines années.
«C’est à la suite de négociations ardues qu’un cadre financier a pu être bouclé de justesse, à la veille de l’adoption des budgets des municipalités et des OPTC. Ces modalités de planification budgétaire sont insoutenables et je tiens à saluer la résilience des partenaires ainsi que les efforts additionnels considérables qu’ils ont consentis», a souligné M. Gendron.
L’ARTM estime d’ailleurs qu’une table de travail la réunissant avec le ministère des Transports et de la Mobilité durable et la Communauté métropolitaine de Montréal doit rapidement être mise en place avec l’objectif d’identifier des sources de financement pérennes et prévisibles pour la période 2025-2029.
«Je crois que personne ne veut revivre une situation comme celle à laquelle nous avons été confrontés cet automne», a ajouté M. Gendron.
Optimisation
Les ententes de services 2024 prévoient la mise en place d’indicateurs de performance et de qualité afin d’assurer un suivi de l’évolution de la situation du transport en commun et de produire des analyses comparatives avec d’autres régions métropolitaines.
Une cible d’optimisation récurrente des dépenses annuelles des OPTC de 15,6 M$ a aussi été demandée pour combler le manque à gagner, portant leurs efforts de réduction des dépenses à plus de 80 M$ pour 2024.
L’ARTM va quant à elle réduire son budget organisationnel de 19,4 M$ en 2024. Elle a de plus soutenu que l’aide ponctuelle de 218 M$ du provincial était importante et que «l’engagement de la ministre est au rendez-vous».
L’entrée en vigueur, à compter du 1er janvier 2024, du règlement élargissant la taxe sur l’immatriculation aux véhicules de promenade de l’ensemble de la région métropolitaine de Montréal permettra également de récolter un montant additionnel de 121,6 M$ pour financer les services de transport collectif en 2024.