Alors que les pitbulls n’étaient plus interdits dans la refonte commune de la règlementation des animaux des sept municipalités formant la Régie intermunicipale de police Roussillon, Candiac et Saint-Constant se ravisent.
La récente tragédie qui a coûté la vie à une résidente de Pointe-aux-Trembles, ainsi que l’inquiétude exprimée par les résidents des deux municipalités concernées ont incité les élus à faire marche arrière.
«À compter du 1er août 2016, et jusqu’à ce qu’un consensus soit obtenu au niveau provincial, la Ville de Candiac suspend l’arrivée de nouveaux pitbulls sur son territoire (incluant les croisements)», peut-on lire sur le site web de la municipalité.
«En somme, poursuit la Ville, tout propriétaire actuel de pitbull doit obligatoirement se procurer une licence avant le 31 juillet 2016, ce qui permettra à la Ville de détenir un registre à jour des chiens de cette race sur son territoire. Après cette date, la Ville ne leur accordera aucune licence.»
Techniquement, les Candiacois peuvent se procurer procurer un pitbull jusqu’au 1er août.
Muselière et licou
Candiac va plus loin en suivant l’exemple de Sainte-Julie. Ainsi, la Ville imposera le port du licou pour tous les chiens de 20 kg et plus à partir du 1er août. Les pitbulls devront quant à eux porter une muselière, peu importe leur poids.
«Avec ces nouvelles mesures, la municipalité souhaite rassurer ses citoyens sur sa volonté de placer la sécurité des familles au cœur de ses préoccupations», souligne la Ville.
Toutefois, lors de l’assemblée municipale du 20 juin, devant les protestations de citoyens qui s’opposent au port du licou, le maire Normand Dyotte, a indiqué qu’il allait réfléchir à la question. Des modifications pourraient être apportées à ce sujet d’ici l’adoption du règlement prévu le 4 juillet.
Québec doit intervenir
Lors du conseil municipal qui avait lieu le 14 juin, la Ville de Saint-Constant a adopté un avis de motion afin de remettre dans sa règlementation l’interdiction de posséder des pitbulls et autres races similaires.
«Dans notre règlement [l’ancien] en vigueur depuis 1999, les pitbulls étaient interdits. Ça va rester comme ça [pour la nouvelle règlementation]», a déclaré le maire.
Le maire Boyer a fait son mea culpa en mentionnant que durant les rencontres avec ses collègues de la Régie de police dans le cadre de la refonte du règlement sur les animaux, il n’était pas persuadé que l’interdiction des pitbulls était la bonne chose à faire. À force de discussions avec ses homologues, il s’est laissé convaincre.
«Je félicite La Prairie qui a décidé de maintenir son interdiction de posséder des pitbulls», a-t-il mentionné.
Saint-Constant n’a pas l’intention de suivre l’exemple de Sainte-Julie et de Candiac concernant les chiens de 20 kg et plus.
Le maire a aussi mentionné qu’une résolution sera adoptée le 23 juin, lors d’une assemblée spéciale, afin de demander à Québec de légiférer dans le dossier des pitbulls.
Ailleurs
Sur les sept municipalités formant la Régie intermunicipale de police Roussillon, cinq avait initialement retiré leur interdiction de posséder des pitbulls dans le nouveau règlement sur les animaux. La Prairie s’y était objectée. Quant à Delson, la réflexion se poursuivra avec l’élection d’un nouveau maire.
Depuis que Candiac et Saint-Constant se sont ravisées, seules Saint-Philippe, Saint-Mathieu et Sainte-Catherine autorisent le retour des pitbulls.
À ce propos, Sainte-Catherine a indiqué qu’elle prend le dossier au «sérieux», a mentionné sa responsable des communications, Amélie Hudon.
«Dans les prochaines semaines, une analyse sera menée, qui tiendra compte des réflexions de la table de travail formée par le gouvernement du Québec à ce sujet», a-t-elle fait savoir.
Elle a réitéré la réglementation actuelle, entrée en vigueur le 18 mai, assure la protection de l’ensemble des citoyens contre tous les chiens possiblement agressifs et dangereux, peu importe leur race. Depuis cette date, les résidents de Sainte-Catherine peuvent être propriétaires d’un pitbull ou de toute race de chien. Position similaire à Saint-Philippe a fait savoir cette dernière.
Quant à Saint-Mathieu, la mairesse Lise Poissant a dit souhaiter une rencontre avec les municipalités formant la régie intermunicipale de police Roussillon pour discuter de la question.
«C’est un dossier régional et nous étudierons ensemble les modifications à y apporter», a-t-elle déclaré.
Elle ajoute que la municipalité suivra les recommandations de la table de travail du gouvernement.
