Cannabis : vers une augmentation des cas chez les conducteurs ?

le jeudi 1 août 2019

Coïncidence ou non, mais depuis la date de la légalisation du cannabis, le nombre d’infractions au volant concernant les capacités affaiblies liées à la consommation de drogue semble augmenter.

Pour 2017, selon les chiffres transmis au Reflet par la Régie intermunicipale de police Roussillon, 22 cas ont été recensés. L’année suivante, ce nombre est passé à 30, représentant une hausse de 36%.

Ce qui étonne, c’est toutefois la progression rapide du nombre d’interventions en 2019.  Du 1er janvier au 30 avril, les patrouilleurs de la Régie ont émis 26 constats d’infraction liés à la consommation de drogue au volant.

Difficile de dire si cette hausse est attribuable à la consommation du cannabis qui est légalisé depuis le 17 octobre, car la Régie entend par drogue l’ensemble des drogues illicites, ainsi que les médicaments.

 

L’alcool aussi

S’agit-il d’un effet d’entraînement, mais parallèlement à la hausse du nombre de capacités affaiblies par la drogue, les infractions liées à la consommation d’alcool au volant ont aussi connu une augmentation de 2017 à 2018, passant de 179 cas à 203 (une augmentation de 13%).

Pour 2018, 160 cas d’alcool au volant ont été enregistrés avant la date de la légalisation du cannabis et 43 après le 17 octobre. Pour les quatre premiers mois de 2019, 55 infractions ont été enregistrées.

 

 

Nouveaux pouvoirs

Avec l’entrée en vigueur, le 18 décembre 2018, de la loi C-46 du Code criminel du Canada, les policiers disposent plus de moyens d’intervenir concernant la conduite avec les capacités affaiblies par l’alcool et la drogue.

Les agents peuvent désormais exiger une prise de sang de tout individu arrêté. Cette mesure s’ajoute à la prise d’haleine et au travail d’un policier agent évaluateur qui a le droit d’exiger un échantillon d’urine du conducteur.

«Les policiers n’ont plus l’obligation d’avoir des motifs raisonnables de soupçonner la présence d’alcool dans l’organisme d’un conducteur avant de mener tout test de dépistage en bordure de la route», rappelle la Régie.

Tout comme pour l’alcool, les quantités de drogue sont maintenant criminalisées. Pour la consommation de cannabis (THC), la limite est de 5 ng/ml de sang, alors que pour le GHB, il est de 5 mg/l de sang.

«Pour toutes les autres drogues, il y a infraction dès que celle-ci est détectée», rappelle la Régie.