Caroline Pomerleau mord à pleines dents dans le végétalisme

le mercredi 16 mars 2016

Caroline Pomerleau est végétalienne. Elle remplace le poisson par des légumineuses, le lait de vache par du lait de soya et l’huile d’olive… par de l’eau! Non, elle ne mange pas que des légumes et dit même avoir pris du poids! Elle démystifie l’univers complexe, mais savoureux du végétalisme.

Il y a trois ans, la femme de Saint-Constant a effectué un virage à 180 degrés dans sa vie. En rémission d’un cancer de la peau, elle a fait le ménage dans son garde-manger et dans son alimentation.

«Mon mari et moi avons toujours été très épicuriens, affirme celle qui appréciait particulièrement le poisson et le fromage. La maladie a réveillé quelque chose en moi. Je me suis dit qu’il était temps que les choses changent.»  

Sur la recommandation d’un proche, Mme Pomerleau s’est inscrite avec son conjoint dans une clinique nutritionnelle végétalienne pendant 12 semaines.

«Certains mangent végétalien par souci pour les animaux. Ce n’était pas mon cas, même si je ne veux pas qu’ils soient maltraités, explique celle qui a rencontré un spécialiste en éthique animale. Après lui avoir parlé, j’ai changé ma façon de voir les choses face à l’élevage des animaux.»

Adaptation rapide

La période d’adaptation avec son nouveau mode de vie a été courte, puisqu’elle appréciait déjà les produits d’origine végétale.  

«Quand j’étais jeune, mes amies m’appelaient la grano, raconte-t-elle. Je buvais du jus de betteraves, nous avions un grand jardin.»

Ses deux adolescents de 12 et 14 ans ont embarqué dans l’aventure végétalienne de leurs parents.

«Les deux sont très conscientisés au point de vue environnemental et santé, mentionne-t-elle. Mais au début, mon spaghetti et mon pâté chinois vegan devaient avoir l’air de repas avec viande. Il fallait que ça ait l’air du même plat.»

Mme Pomerleau insiste sur un point en particulier: la cuisine végétalienne peut être bonne et belle.

«Il y a des amis qui me disent que manger vegan veut dire que notre plat sera brun. Au contraire, c’est coloré et plein de légumes, s’extasie-t-elle. Tu apprends à découvrir plein de produits.»  

Elle a également décidé de couper la plupart des huiles dans ses recettes.

«Si tu veux manger de l’huile d’olive, mange des olives. Il faut revenir à la base, indique celle qui utilise plutôt le beurre de noix. Je l’émulsionne avec de l’eau. Il devient léger et moins calorique.»

Pas de carences

Mme Pomerleau estime qu’elle n’éprouve pas de carences, car chaque vitamine est comblée par d’autres aliments. Elle doit cependant prendre un supplément de vitamine B12 puisque cette vitamine ne se retrouve que dans les produits d’origine animale.  

«Par exemple, je prends du chou frisé pour avoir mon calcium. Les légumineuses sont aussi pleines de vitamines», fait savoir celle qui réussit à trouver des produits biologiques et végétaliens dans les supermarchés.  

En trois ans de végétalisme, la Constantine a pris du poids. Ses derniers tests de santé indiquent toutefois qu’elle n’a aucune maladie chronique comme le diabète ou un taux élevé de cholestérol.

Elle admet toutefois qu’être végétalien demande beaucoup de préparation.

«C’est du travail. Faire un simple sandwich aux tomates devient compliqué», mentionne-t-elle.

Entreprise végétalienne

ans la foulée de cette grande transformation alimentaire, elle a sauté à pieds joints dans le sac d’avoine et a lancé sa pâtisserie végétalienne, Farines, etc.

«Les gens ont le goût de bien manger, mais ils ont besoin d’aide. Ils sont tannés d’acheter du tout fait. Ils savent que c’est mauvais pour la santé, mais que c’est moins compliqué à faire», affirme-t-elle.

Mme Pomerleau et sa famille ont adopté un mode de vie nutritionnel différent de celui plus traditionnel, mais ne juge pas les autres pour autant.

«Je ne suis pas extrémiste et je ne suis pas contre ceux qui mangent de la viande, fait-elle savoir. Chacun mange ce qu’il veut. Vivre et laisser vivre!»

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L’AVIS DE DEUX NUTRITIONNISTES SUR LE VÉGÉTALISME http://www.lereflet.qc.ca/actualites/2016/3/16/mon-experience-vegetalienne-pendant-cinq-jours-.html