En 2014, la Dre Cathie Guimond, 34 ans et deux enfants, a le vent dans les voiles quand la terrible nouvelle tombe : cancer du sein. La professionnelle, qui se retrouve propulsée de l’autre côté du miroir, constate les embûches que doivent affronter les femmes atteintes du cancer du sein pour trouver des spécialistes. Combattante dans l’âme, elle pense à un endroit où tous les services requis seraient rassemblés. Bienvenue au Centre de santé du sein Se reconstruire, à Longueuil.
Ouvert depuis février 2022 après deux ans de travail, le Centre de santé Se reconstruire situé dans l’arr. du Vieux-Longueuil propose une approche humaine qui traite la douleur physique et sa dimension psychologique, le tout dans un lieu qui rappelle davantage la maison d’une amie qu’une clinique. «Personne ne porte de sarrau blanc ici!» lance en riant la Dre Guimond.
Deux monstresr
Pour Dre Guimond, quand une personne reçoit un diagnostic de cancer, elle doit dompter deux monstres : la peur de l’inconnu et l’attente. «La raison d’être du Centre, c’est d’aider notre clientèle à se reconstruire et à progresser vers une nouvelle image de soi, explique Dre Guimond. Et tout cela sous le même toit.».
«Un jour, une dame de 80 ans m’a demandé si elle avait encore le droit d’être coquette! Mais bien sûr!» assure-t-elle.
Travail d’équiper
Comme l’explique Isabelle Julien, directrice générale de l’organisme, Se reconstruire, c’est toute une équipe de spécialistes réunies sous le même toit. On y retrouve une thérapeute en lymphœdème, des dermopigmentologues, une massothérapeute onco & endermothérapeute, une psychologue spécialisée en oncologie, une travailleuse sociale et une kinésiologue également spécialisée en oncologie.
«Il y a des médecins qui préfèrent venir ici pour annoncer la mauvaise nouvelle à leur patiente, car ils savent qu’elle va être bien entourée. C’est toute une reconnaissance.»
– Dre Cathie Guimond, cofondatrice de l’OBNL Se reconstruire.
Depuis son ouverture, Se reconstruire a accueillie quelques 700 patientes, dont l’âge varie de 20 à 80 ans.
Un mamelon à la foisr
Dre Guimond sait que pour beaucoup de femmes atteintes du cancer du sein, le fait de ne plus avoir de mamelons est une énorme épreuve.
«Même si tu l’acceptes, indique-t-elle, chaque fois que tu te regardes dans le miroir, c’est comme un visage sans nez. Tu ne remarques que ça et ça te fais revivre cette pénible expérience.»
Afin d’aider ces femmes, Dre Guimond est allée suivre une formation de tatouage en France afin de se spécialiser en dermopigmentation effet 3D. «Contrairement à un tatoueur qui va utiliser de l’encre, j’utilise des pigments. L’encre a tendance à pâlir avec le temps, compare-t-elle. Le brun devient vert et le rose devient couleur pêche. On ne veut pas ça pour un mamelon.»
«Un jour, une de mes patientes m’a dit : se reconstruire, un mamelon à la fois. Je ne pourrais pas dire mieux», témoigne-t-elle.
Et la bonne nouvelle : cette procédure est couverte par la Régie de l’assurance maladie du Québec si elle est effectuée par un médecin.
Appel de donsr
Étant un OBNL, le Centre de santé du sein Se reconstruire vivra aussi longtemps que les dons aideront à le faire subsister, un objectif et une mission importante dans le cœur de toute l’équipe. Déjà, plusieurs acteurs des milieux municipal, provincial et fédéral ont été rencontrés.
Se reconstruire espère continuer longtemps à aider toutes les personnes atteintes du cancer du sein à se reconstruire et à progresser vers une nouvelle image de soi, et ce, peu importe l’âge, la nationalité et la classe sociale.
Quelques chiffres
- Le cancer du sein est la deuxième principale cause de décès par cancer chez les Canadiennes.
- Cette forme de cancer touche une femme sur huit et un homme sur 100.
- En moyenne, chaque jour, 78 Canadiennes reçoivent un diagnostic de cancer du sein et 15 en meurent.
(Source : Société canadienne du cancer)