«C’est un projet d’une vie» – Nicolas Chabee

le samedi 10 août 2024

Nicolas Chabee, travailleur chez l’entreprise spécialisée en moteurs d’avions Pratt & Whitney à Longueuil, a récemment réalisé un voyage transatlantique aller-retour à l’aide d’un petit avion de la marque Mooney. Passant par une partie du Nord canadien, le Groenland ou encore l’Islande, son expérience aérienne cumule environ 100 heures de vol. 

«C’est un projet d’une vie, mentionne-t-il. C’est un voyage qui a demandé beaucoup de préparation depuis 1 an et des gens qui connaissent les procédures ont beaucoup aidé à le réaliser. C’est vraiment un sentiment d’accomplissement.» 

M. Chabee a commencé ce voyage le 22 juin et est revenu au Canada le 26 juillet. En vol, il a également passé par les îles Feroe, mais aussi par l’aéroport de Narsarsuaq dans le sud du Groenland, qui a été construit par l’armée américaine en 1941.

Julien Dorion, copilote pour une grande partie du voyage transatlantique.(Photo : Le Courrier du Sud – Tristan Ouimet)

Nicolas Chabee était accompagné de son copilote Julien Dorion pour une bonne partie du voyage. Pour M. Chabee, cette aventure ne se résumait pas qu’à explorer différents environnements dans le monde.  

«L’Islande avait un magnifique paysage, avec les petits villages, les glaciers et les volcans, mais le voyage nous a permis de socialiser avec des gens aussi. Quand on s’est arrêté dans différents aéroports pour remplir le réservoir de notre avion, on a parlé à d’autres pilotes qui avaient des histoires intéressantes à raconter.»

«On est aussi retourné en France pour aller voir de la famille et des amis», a-t-il ajouté. 

Les défis

À un moment sur le chemin du retour, Nicolas Chabee a été pris huit jours à Narsarsuaq, puisqu’il y a eu un «pépin mécanique» sur son petit avion. 

«On a deux circuits d’alimentation des bougies des moteurs et il y en avait un qui est défectueux, informe-t-il. La décision de ne pas voler sur un circuit était assez facile à prendre. On a dû faire venir une pièce de Dallas et un technicien de Montréal. Ils ont fait un long voyage de plusieurs heures. Cela a été huit jours d’apprentissage.» 

«Initialement, je devais retourner au Canada le 22 juillet», renchérit-il.

Pour sa part, Julien Dorion pense que ce sont les longs vols à 13 000 pieds (près de 4000 mètres) au-dessus de l’eau qui ont demandé d’être plus prudents.

«Quand on est partie de Narsarsuaq vers l’Islande, on devait s’assurer en permanence que les personnes au sol puissent savoir où nous étions parce que s’il se passait de quoi, bien ils pouvaient déclencher les secours le cas échéant», explique-t-il.

Particularités du petit avion

Nicolas Chabee et Julien Dorion ont voyagé à tous les jours pendant l’aventure transatlantique. (Photo : Le Courrier du Sud – Tristan Ouimet)

Conçu en 1965, le petit avion du modèle M20 série E de la marque Mooney, utilisé pour le voyage transatlantique, possède un monomoteur non d’origine de 200 chevaux, une hélice à piston, ainsi que quatre sièges (pilote, copilote et deux passagers) avec un espace vide derrière ceux-ci.

«Il a une efficacité aérodynamique, il vole vite et bien, spécifie Nicolas Chabee. Ce n’est pas le plus spacieux du monde, mais il est très efficace en termes de consommation du carburant. Il est vraiment dédié pour voyager.»

Avec le nombre d’équipements que Julien Dorion et M. Chabee ont apporté, ils ne pouvaient qu’être deux dans l’avion «pour être confortables», conclut Nicolas Chabee.