ChatGPT : les écoles à l’affût de l’intelligence artificielle

le lundi 6 février 2023

Même si aucun professeur des écoles des Grandes-Seigneuries n’a été confronté à une situation impliquant l’intelligence artificielle ChatGPT, l’ensemble d’entre eux est au courant de son potentiel et reste à l’affût.

Ce nouveau programme permet d’interagir en conversant avec l’utilisateur.

«Le format de dialogue permet à ChatGPT de répondre aux questions de suivi, d’admettre ses erreurs, les questions de prémisse incorrectes et les sollicitudes inappropriées», est-il indiqué sur le site Web de l’intelligence artificielle.

Vu les risques de tricherie, le milieu de l’éducation reste aux aguets.

D’après Martine Provost, présidente de l’association des professeurs de Lignery, c’est l’élève qui serait perdant dans cette situation. Elle assure que l’établissement scolaire met tout en place pour que le parcours scolaire des élèves se passe bien.

«Nous voulons accompagner l’élève dans sa réussite, explique-t-elle. Notre objectif ultime est qu’il apprenne et acquiert les compétences enseignées.»

Cégep

Le ChatGPT fait également parler de lui à l’enseignement supérieur. En effet, le cégep Édouard-Montpetit, à Longueuil, veut s’assurer de bien le comprendre avant de se positionner sur le sujet et de déterminer s’il pose un risque de plagiat réel.

«Le Cégep, c’est quand même au-delà de 600 professeurs. Je pense qu’il y a eu à peu près toutes les réactions possibles! Certains sont inquiets pour que les évaluations restent crédibles. D’autres, plus habiles avec les technologies, se demandent plutôt comment s’adapter», explique Michel Vincent, directeur des systèmes et technologies de l’information au Cégep.

Ce dernier assure que le logiciel fait partie des préoccupations pour la direction de l’établissement, mais aucune politique officielle n’a encore été rédigée à son égard. Le cégep veut d’abord s’assurer de bien le comprendre avant de partager les bonnes pratiques.

Calculatrice

M. Vincent compare le phénomène ChatGPT à l’arrivée de la calculatrice. S’il y a eu de la résistance à ses débuts, elle est aujourd’hui bien utile.

«Quand tu apprends à compter, ce n’est pas une super idée d’avoir une calculatrice. Mais rendu à d’autres moments, on en a besoin pour avancer. Mais cette distinction, elle ne s’est pas faite du jour au lendemain. ChatGPT, ça fait deux mois qu’il est là. On commence à voir comment on va s’adapter à un agent conversationnel dans son genre», souligne-t-il.

Si l’on a tendance à croire que les risques de plagiat sont plus élevés dans des cours comme la philosophie par rapport à la mathématique, par exemple, M. Vincent met un bémol.

«C’est encore drôle, parce que ChatGPT est capable de donner des scripts de programmation. Et en contrepartie, un professeur de science humaine va demander une bibliographie et ça, il ne le fait pas», indique-t-il, tout en précisant que le robot pourrait bien fournir des sources dans un avenir rapproché.

Et si on commence à évoquer des logiciels qui détectent les textes écrits par intelligence artificielle, ceux-ci ont également besoin d’être testés. C’est sans compter d’autres logiciels qui, par exemple, génèrent des images par intelligence artificielle.

«Il va falloir suivre l’évolution de ces technologies-là. On en est probablement aux balbutiements», résume Michel Vincent.

*Avec Guillaume Gervais