Chevrolet Colorado 2019 : adorable

le mercredi 30 janvier 2019


Article par William Clavey

Dans le monde des camionnettes compactes/intermédiaires, on retrouve à un extrême le Toyota Tacoma; robuste, rudimentaire et presque indestructible. À l’opposé, il y a le Honda Ridgeline; raffiné, moderne et un peu étrange par sa conception monocoque.

Le Chevrolet Colorado se glisse en plein milieu, heureux mélange entre les deux.

Fidèle Si l’année 2018 fut une année de VUS et de grosses camionnettes, 2019 sera celle des petits camions. Ford vient tout juste de ressortir son Ranger après une pause de huit ans, et Jeep s’est enfin décidé à commercialiser une variante pick-up de son Wrangler, sans oublier l’arrivée d’un potentiel concurrent chez Hyundai.

GM a donc vu la vague venir avant plusieurs. Longtemps presque seul dans son créneau face à trois rivaux japonais – le Toyota Tacoma, le Honda Ridgeline et le Nissan Frontier – le Colorado, avec son cousin mécanique le GMC Canyon, joue le rôle du canif suisse depuis sa refonte en 2014. Autant capable de se fondre dans la masse avec sa déclinaison commerciale inoffensive que prêt à se battre sur les sentiers battus en format ZR2, l’immense diversité de la camionnette de General Motors demeure sa plus grande qualité.

Pour 2019, le Colorado reste relativement inchangé, si ce n’est de l’édition Minuit Z71, une option de 3 460 $ qui ajoute des roues de 17 pouces peintes en noir, des pneus tout-terrain de 31 pouces, des écussons noircis, des marchepieds, un système d’échappement modifié et une chaîne audio de marque Bose.

C’était justement ce véhicule que nous avions à l’essai. Équipé d’une transmission quatre roues motrices à deux vitesses, d’un moteur V6 de 3,6 litres d’une puissance de 308 chevaux et d’un couple de 275 lb-pi, d’une boîte automatique à huit rapports, d’une cabine multiplace et d’une caisse courte de 62 po (1 567 mm), notre Colorado, d’une valeur totale de 50 410 $, était idéal pour affronter une tempête de neige.

Vous avez dit combien? En effet, 50 000 $ pour un « petit » camion, c’est assez dispendieux. C’est un problème qui affecte également tous les concurrents du Colorado. À ce prix, on empiète facilement dans le segment des camionnettes pleine grandeur, des engins plus spacieux, puissants et aptes à remorquer des charges bien plus élevées.

Or, à moins de s’en tenir aux versions de base – dans ce cas-ci, alimentées par un moteur quatre cylindres de 2,5 litres de 200 chevaux – et au rouage à propulsion, on n’achète pas un Colorado pour économiser de l’argent, mais parce que l’on recherche quelque chose de plus petit, ou que l’on désire épargner un peu de sous à la pompe.

Mais cela n’empêche pas le Colorado de bien performer dans son créneau. Même s’il est avec nous depuis quelques années déjà, il demeure concurrentiel avec une capacité de remorquage maximale de 7 000 livres (3 175 kg). C’est plus élevé que celle du Honda Ridgeline (5 000 lb/2 268 kg), moins que celle du Ford Ranger (7 500 lb/3 402 kg), et pas très loin derrière celle du Jeep Gladiator (7 650 lb/3 469 kg). Par contre, en équipant le Chevrolet du moteur turbodiesel de 2,8 litres, la capacité grimpe à 7 700 lb ou 3 493 kg.

Sur la route, le Colorado est extrêmement agile. Certes, sa conception de cadre en acier mène inévitablement à des bondissements et des oscillations indésirables, mais il est cependant beaucoup mieux équilibré qu’un Tacoma. On le sent plus sportif, le Colorado. Pas aussi agile et réactif qu’un Ridgeline, qui est en réalité un VUS avec une caisse, il est néanmoins amusant et facile à maîtriser sur une surface glissante.

Le système à quatre roues motrices y est pour beaucoup. Capable d’alterner entre un rouage à propulsion, un système intégral en mode Auto, ou de devenir un véritable rouage quatre roues motrices en Mode 4×4 « high » ou « low », le Colorado peut à la fois être extrêmement amusant à faire déraper sur une surface légèrement enneigée – son châssis hyper bien calibré lui permettant d’exécuter de magistraux drifts contrôlés – ou de sortir d’un énorme banc de neige lorsque les conditions deviennent un peu plus difficiles.

Pour sa part, le moteur V6 réalise des accélérations plus que suffisantes, émet une sonorité exquise, livre une bonne dose de couple à bas régime, et affiche une consommation d’essence raisonnable. Lors de notre essai par un temps glacial, nous avons enregistré une moyenne de consommation de 11,6 L/100 km, ce qui est excellent compte tenu de la météo.

Rien à dire non plus au sujet de la boîte automatique à huit rapports, qui demeure – comme c’est le cas avec presque toutes les boîtes de vitesses de General Motors – d’une souplesse digne de mention, passant d’un rapport à l’autre tout en douceur, rétrogradant rapidement et réagissant merveilleusement bien à une mi-pédale d’accélération.

Il commence à se faire vieux Alors, sur le plan technique, il n’y a rien à craindre. Le Colorado s’avère un concurrent de taille face à ses rivaux plus modernes, car on l’apprécie rapidement à cause de sa polyvalence et sa mécanique bien adaptée. Nous adorons aussi l’édition Z71 Minuit qui lui confère une « légère touche méchante » à un prix abordable.

Mais bien que son habitacle soit spacieux et pratique grâce à sa banquette arrière accommodante, on remarque un design et des matériaux dépassés pour le segment. Des plastiques de qualité discutable, de gros espaces entre les panneaux et un assemblage d’une autre époque révèlent une camionnette désuète.

Par chance, le système multimédia, lui, a été mis à jour, incorporant la plus récente interface Chevrolet MyLink. C’est simple et convivial : les énormes icônes colorées sont faciles à saisir, et le fait qu’il soit muni de boutons physiques permet de nous en servir avec une paire de gants, sans oublier la compatibilité Android Auto / Apple CarPlay, et la borne Wi-Fi (abonnement), des ajouts agréables.

Finalement, le
Colorado n’a pas beaucoup de défauts à part les marchepieds inutiles dont notre modèle d’essai était équipé. C’est une valeur sûre pour n’importe quel amateur de camions cherchant quelque chose d’un peu plus sport qu’un Silverado ou un Sierra.

Autrement dit, il vous suivra avec enthousiasme dans vos aventures les plus périlleuses tant en été qu’en hiver.