À vendre depuis près de deux ans, la boulangerie Chouquettes et cie à Delson a récemment changé de main. La nouvelle propriétaire, Anaïs Mathieu, a été touchée en lisant l’histoire du fondateur du commerce, Sylvain Sezia, forcé de s’en départir après avoir développé une intolérance à la farine.
La résidente de Brossard est tombée par hasard sur l’article du Reflet paru en février 2020 qui relatait cette situation particulière. Diplômée en pâtisserie de l’École hôtelière de la Montérégie, la femme de 29 ans cherchait une opportunité d’affaires. La vente de Chouquettes et cie ne pouvait pas mieux tomber, affirme-t-elle.
«J’étais curieuse, alors je me suis présentée à la boulangerie où j’y ai dégusté un croissant à l’érable et des chouquettes. Ce sont les meilleures que j’ai mangées de ma vie! Elles m’ont immédiatement convaincue!» raconte Mme Mathieu.
Celle-ci est revenue quelques jours plus tard pour manifester son intérêt d’acquérir le commerce.
«J’ai eu un coup de cœur pour elle», confie M. Sezia, qui l’a embauchée par la suite pour la former.
En dehors de ses heures de travail, la jeune femme échafaudait son plan financier pour devenir propriétaire. Cette démarche ne s’est toutefois pas faite sans heurts, le domaine de la restauration étant peu alléchant pour les banques qui voudraient soutenir un entrepreneur, explique la cliente devenue propriétaire.
Puis, son patron ne voulait pas trop s’emballer.
«J’ai reçu tellement d’offres depuis que j’ai mis en vente mon commerce. Chaque fois, des problèmes de financement faisaient avorter le projet, explique-t-il. Même avec Anaïs, j’ai douté jusqu’à la fin. Quand elle m’a dit qu’elle avait reçu l’argent nécessaire, j’étais heureux.»
Plusieurs défis attendent maintenant la nouvelle propriétaire, dont l’embauche d’employés. Puisqu’elle souhaite rester essentiellement derrière les fourneaux pour concocter des pâtisseries, elle cherche un employé qui servira les clients.
Nouveau départ
Pour M. Sezia et sa conjointe Florence, la vente de Chouquettes et cie marque le début d’un nouveau chapitre dont l’histoire n’est pas encore écrite.
«On prévoit prendre du repos. Pour le reste… on verra!, disent-ils en remerciant au passage leur clientèle. On a quitté le 31 octobre, mais on n’abandonne pas Anaïs pour autant.»
M. Sezia se dit également soulagé de pouvoir se tenir loin de la farine qui lui cause des troubles respiratoires et de l’urticaire.
Glukoz
Bien qu’elle veuille conserver la recette originale de Chouquettes et cie, Anaïs Mathieu souhaite néanmoins la moderniser. Pour marquer ce renouveau, elle changera le nom de la boulangerie, qui s’appellera désormais Glukoz.
«Ce terme fait référence au glucose, un sucrant qui a toutefois un goût moins prononcé que le sucre blanc. Ça représente le type de dessert que j’aime manger: sucré, mais pas trop», explique la Brossardoise.
L’orthographe modifiée du mot s’inscrit dans la volonté de la nouvelle propriétaire de présenter une image renouvelée, justifie-t-elle. Cela se remarquera aussi dans la nouvelle décoration du local, ajoute Mme Mathieu. Ce dernier sera fermé pendant un mois pour les travaux.
