Christopher Inniss, entre racisme et changement d’air

le vendredi 5 juin 2020

Comme tout le monde, Christopher Inniss a été choqué par les images du meurtre de George Floyd par un policier blanc à Minneapolis, aux États-Unis, le 25 mai. L’ex-Riverain confie avoir lui-même été la cible d’insultes racistes alors qu’il jouait au niveau mineur. Il souhaite que ces moments difficiles puissent ouvrir les yeux.

L’assistant-capitaine de l’Océanic de Rimouski a été échangé aux Sea Dogs de Saint John, le 2 juin. En temps normal, la discussion aurait essentiellement porté sur cette nouvelle, laquelle a chambardé les plans du défenseur qui espérait gagner un championnat avec l’une des meilleures équipes de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Toutefois, les circonstances actuelles ont inévitablement pris le dessus.

«C’est difficile pour nous tous. J’essaie de faire ce que je peux de mon côté. Je partage plusieurs publications sur le sujet sur les réseaux sociaux», raconte-t-il.

«J’ai souvent reçu des insultes racistes par les autres joueurs quand je jouais au hockey mineur à Longueuil, enchaîne-t-il. Dans la LHJMQ, par contre, ça ne m’ait arrivé qu’une seule fois. Le geste est puni plus sévèrement et ç’a son effet sur les joueurs.»

Pas de championnat avec Rimouski

Son échange est le nouveau deuil professionnel qu’il a dû faire ce printemps, près de deux mois après que la ligue ait annulé le reste de ses activités pour la saison.
«Tout a déboulé tellement rapidement. En trois jours, j’étais à la maison et la saison était annulée.» -Christopher Inniss, nouveau défenseur des Sea Dogs de Saint Johnr
«C’est sû que je ressens un peu de peine parce que j’ai bâti une relation avec mes entraîneurs, les partisans, les joueurs et ma famille d’accueil à Rimouski. Je vais m’ennuyer de tout le monde», relate celui qui aura résidé dans le Bas-Saint-Laurent pendant trois ans.

L’idée de ne pas pouvoir revoir ses coéquipiers une dernière fois l’attriste. De plus, il fondait de grands espoirs dans leurs chances d’être sacrés champions.

«Ça devait être une grosse année pour Rimouski. On espérait remporter la Coupe du président et on savait que nous étions capables de le faire, affirme celui qui évoluait avec Alexis Lafrenière, personnalité de l’année dans la LHJMQ. Mais je ne contrôle pas cela et je reste positif.»

Christopher Inniss ne tarit pas d’éloges non plus sur les Sea Dogs, qu’il qualifie de «belle et jeune équipe ayant beaucoup de potentiel».

«Leur groupe de défenseurs est plus offensif, alors que mon style est plus défensif. Je pense pouvoir amener de l’équilibre», explique-t-il.

Néanmoins, le compétiteur en lui encerclera la date de son premier match contre l’Océanic lorsque le calendrier sera dévoilé.

«J’ai très hâte de les affronter», admet-il en riant.

À Longueuil en attendant

Celui dont le séjour dans la LHJMQ devrait se terminer dans deux ans demeure à la résidence familiale à Longueuil d’ici à ce que les activités reprennent. Ailleurs au Canada, les autres ligues pourraient redémarrer bientôt, précise l’athlète.

Confiné, il s’entraîne chez lui et «fait de son mieux», de son propre aveu.

«Je profite du beau temps pour courir, notamment», relate-t-il.

Carrière

Océanic de Rimouski

2019-2020 : 64 parties, 16 pointsr

2018-2019 : 53 parties, 9 pointsr

2017-2018 : 52 parties, 5 pointsr

2017 : membre de l’équipe canadienne au Défi mondial des moins de 17 ansr

Riverains du Collège Charles-Lemoyne

2016-2017 : 34 parties, 10 pointsr