Avec les quantités quasi historiques de pluie qui se sont abattues sur le Québec cet été ainsi que les feux de forêts records, l’éco-anxiété s’est invitée dans bien des demeures.
Par Dre Andrée-Anne Bouvette-Turcot, PhD, psychologue
L’éco-anxiété est une forme d’anxiété spécifiquement liée aux problèmes environnementaux (par exemple: les changements climatiques, la pollution, la déforestation, l’extinction des espèces, la surpopulation, etc.). En contexte de changements climatiques de plus en plus saillants, certains sont inquiets pour l’avenir et pour celui de leurs enfants. De même, certains ressentent une culpabilité exacerbée face à leur mode de vie actuel. Le sentiment d’incertitude (par exemple : les impacts du réchauffement climatique) peut être d’autant plus dur à tolérer lorsque nous avons l’impression d’avoir peu ou pas de contrôle sur la situation.
Ainsi, l’éco-anxiété peut se manifester de diverses façons. On peut ressentir de la peur, de la colère, de l’impuissance, de la tristesse, être aux prises avec des pensées intrusives, etc. Sous ses formes plus intenses, elle peut même être associée à un trouble d’anxiété généralisée, un trouble panique ou une dépression. Cela est loin d’être toujours le cas, cela dit. Il est important de considérer l’éco-anxiété sur un continuum, comme n’importe quelle autre inquiétude ou peur spécifique.
Que faire, donc, pour soulager son éco-anxiété?
Tout d’abord, il est important de prendre soin de soi. On ralentit le rythme et on se reconnecte dans l’ici et maintenant.
On prend le temps de faire des sorties en nature, ou de jardiner. On se planifie des activités plaisantes. On prend le temps de bien respirer et de relaxer. On fait attention, également, de bien doser sa consommation d’informations et de médias sociaux. Une surexposition peut avoir pour effet d’augmenter significativement l’anxiété. On veille donc à prendre un pas de recul à l’occasion. Il est toujours bon de prendre des vacances, même de l’actualité! De même, on peut se donner le défi d’aller chercher des informations strictement positives (par exemple, sur des regroupements qui posent des gestes concrets pour préserver l’environnement et qui font une petite différence, sur des mouvements inspirants, etc.) et on s’assure de bien choisir nos sources d’information. Entrer en contact avec des gens partageant les mêmes idées et valeurs que soi peut s’avérer également très validant et soulageant. De même, se mettre en action et contribuer à une cause qui nous tient à cœur peut être très bénéfique. Toutefois, il est primordial de veiller à se fixer des objectifs réalistes et à la hauteur de ses capacités. Le cas contraire pourrait plutôt avoir un effet délétère et augmenter l’anxiété. Finalement, il ne faut jamais hésiter à en parler et à aller chercher de l’aide et consulter au besoin!