Cinq collègues sauvent la vie d’un homme

le mercredi 27 novembre 2019

La complicité et le sang-froid de cinq collègues et amies ont permis de sauver la vie d’un homme victime d’une crise cardiaque à la Caisse Desjardins à Saint-Constant, le 28 octobre.

Le lien qui unit Chantal Dufresne, Chantal Gemme, France Desautels, Chantal Boyer et Josée Chevigny s’est solidifié à la suite de cette épreuve dont le souvenir restera gravé dans leur mémoire. Les cinq employés de la Caisse des Moissons-et-de-Roussillon travaillent ensemble depuis une quinzaine d’années et trois d’entre elles se côtoient depuis plus de 30 ans.

Leur journée du 28 octobre a démarré sur les chapeaux de roues.

«La caisse venait d’ouvrir. J’étais à l’ordinateur parce que je vérifiais une information pour l’homme au comptoir, relate Josée Chevigny. Nous avons entendu un très gros bruit. J’ai regardé et j’ai vu qu’il n’était plus là, qu’il était tombé. Je me disais que sa tête devait s’être fracassée sur le sol à cause du vacarme que sa chute a causé. J’ai crié pour que quelqu’un aille chercher Chantal Dufresne.»

Mme Chevigny s’est ensuite précipitée vers l’homme en répétant son nom pour tenter de le réanimer. Entretemps, Mme Dufresne est arrivée après avoir reçu l’appel de l’agente à l’accueil.

«Elle m’a dit «911». C’est un code que nous avons lorsqu’il y a une urgence. Chantal Boyer est venue avec moi. France est aussi arrivée parce qu’elle a toujours l’instinct maternel lorsqu’une personne ne se sent pas bien», explique Mme Dufresne.

Il y a plusieurs années, Mmes Dufresne, Desautels, Boyer et Chevigny ont assisté à une formation de réanimation cardiorespiratoire. Comble de chance, la première avait reçu une mise à jour du cours deux semaines auparavant. Elle ne cache pas que ce petit rafraîchissement de ses connaissances l’a grandement aidée.

«Quand je suis arrivée, j’ai tout de suite compris qu’il était en arrêt cardiorespiratoire. Il était étendu sur le sol, les yeux ronds et la bouche crispée. Je lui ai fait le message cardiaque avec beaucoup de force. Je lui ai peut-être cassé des côtes! Finalement, au bout de 50 à 100 coups, l’homme est revenu à lui», raconte Mme Dufresne.

Comme dans une danse où chaque partenaire exécute sa partie, Mme Boyer a pris le relais en parlant avec le client.

«Quand j’ai vu ses yeux bleus s’ouvrir, je me suis accrochée à cela. Je répétais son nom et je lui disais de garder ses beaux grands yeux bleus ouverts. Je voulais qu’il reste avec nous», explique-t-elle.

Le dernier membre du quintette a alors fait son entrée.

«Parce que les quatre autres maîtrisaient la situation auprès de l’homme», Mme Gemme a, de son côté, discuté avec la centrale 911 au téléphone.

«Croyez-moi. Au ton de ma voix, ils ont compris que c’était urgent!» s’exclame-t-elle en riant.

Les ambulanciers sont rapidement arrivés sur les lieux.

«Une question de minutes», précise les cinq femmes.

Elles ont été prises en charge par les services d’urgence qui leur ont offert de l’aide psychologique, au cas où elles vivraient un traumatisme dû à l’événement. Elles n’ont pas de nouvelles de l’état de santé de l’homme.

Plaidoyer pour la formation de secourisme

Au cours des dernières années, certaines ont eu à intervenir auprès de clients pour les secourir, mais la mésaventure du mois dernier est une des plus marquantes, conviennent-elles. Bien que le geste soit admirable, les cinq collègues le racontent avec modestie.

Au terme de leur récit, les cinq femmes prennent une pause et font un constat: c’est leur complicité qui leur a permis d’exécuter les gestes nécessaires sans céder à la panique.

«On savait ce qu’il fallait faire. On se comprenait en se regardant. Ç’a été un gros travail d’équipe», souligne Mme Desautels.

Elles plaident maintenant sur la nécessité de suivre une formation de secourisme.

«Si ça peut éclairer les gens, tant mieux! Ça pourrait arriver à notre père, notre mère, nos enfants, etc. On ne se retrouverait pas mal pris devant cette situation», rappelle Mme Desautels.
«Ça paraissait que ça fait 30 ans qu’on travaille ensemble. On n’avait pas à se parler.» -France Desautelsr
Trois étapes de la réanimation cardiorespiratoire

1-Composez le 911 et demandez un défibrillateur externe automatisé. Si vous êtes seul, utilisez votre cellulaire en mode mains libres.

2-Appuyez vite et fort au milieu du thorax. Effectuez les compressions au rythme de la chanson Stayin’ Alive ou d’environ 100 à 120 par minute. Continuez jusqu’à ce qu’une personne prenne le relais ou que la victime commence à réagir.

3-Utilisez le DEA dès que vous l’obtenez. Les DEA sont sécuritaires et faciles à utiliser. Mettez l’appareil en marche et suivez les instructions vocales.

(Source: Fondation des maladies du cœur)