Cinq questions à la nouvelle directrice générale du Collège Jean de la Mennais

le jeudi 16 septembre 2021

Sylvie Dupuis a vécu 30 rentrées scolaires en autant d’années, mais la dernière revêt un caractère spécial pour la résidente de Candiac. La gestion de la pandémie s’ajoute à une liste déjà garnie de défis auxquels la nouvelle directrice du Collège Jean de la Mennais à La Prairie dit avoir hâte de s’attaquer.    

Quelles motivations vous ont poussée à postuler ?

Mes trois enfants, ainsi que mon mari, ont tous fréquenté le Collège Jean de la Mennais. J’ai vécu l’expérience de l’établissement à titre de parent. Oui, il jouit d’une belle réputation en matière de rigueur, mais il place toujours l’humain au centre de ses décisions.

Puis, mon parcours professionnel, les volets culturel et sportif, ainsi que l’engagement communautaire du Collège se fondent bien ensemble, je trouve. C’est comme si mon cheminement en éducation m’avait menée ce poste. 

Quelles sont vos priorités pour ce premier mandat ?

Mon mandat n’est pas d’amener un vent de renouveau, mais plutôt d’apporter ma vision. Je souhaite aller plus loin encore dans la bienveillance envers nos élèves. Je veux qu’ils puissent revivre la vie d’école qu’ils avaient avant la pandémie.

Pour ma part, je dois m’imprégner rapidement de la culture, voir ce qui se fait déjà et ce qu’on peut faire de mieux. On veut consulter les parents, les élèves et le personnel afin de bâtir une école du futur.

Le Collège Jean de la Mennais doit-il innover, selon vous ?

Il le faisait déjà avant la pandémie. Même du temps de mes enfants, le matériel informatique était déjà utilisé, par exemple. C’est sû que la pandémie a accéléré certains changements.

Nous ne sommes pas là pour tout chambouler, par contre. Nous ne voulons pas suivre des modes ou innover simplement pour innover. Nous souhaitons simplement savoir de quelle façon nous pouvons mieux intervenir auprès des jeunes.

Nos valeurs de respect et de développement de la pensée critique demeurent les mêmes et nous ne pouvons pas nous tromper si nous misons encore sur celles-ci.

L’idée est de se donner de grandes lignes pour réaliser une planification stratégique, aussi appelée projet éducatif. Les compétences demeurent importantes, mais la vie étudiante est ce dont on se souvient le plus à l’adolescence. Je veux que l’école soit vivante, que les jeunes aient un souvenir positif de leur passage, qu’ils se sentent bien et respectés.

Vous êtes issue de l’éducation publique. Quels sont les principales différences entre le public et le privé avec lesquelles vous devez jongler ?

Quand ton école relève du centre de services scolaire, plusieurs services sont centralisés. Ici, l’école chapeaute tout. Ça en fait beaucoup et nous avons des équipes pour y voir. Toutefois, ça nous permet une plus grande agilité et une plus grande autonomie. Le bateau est plus petit, donc plus malléable. Mes connaissances de gestionnaire sont facilement transférables au privé. De toute façon, la mission demeure la même, soit d’éduquer les adolescents et de les amener à socialiser.

Vous êtes la première femme à occuper ce poste au sein de cette institution. Y avez-vous pensé lorsque vous avez postulé ?

J’avoue que ça m’a effleuré l’esprit. Le milieu de l’éducation est souvent associé aux femmes, mais les postes de direction ont souvent été occupés par des hommes.

J’ose croire que ce sont mes compétences qui ont prévalu dans le choix de la direction. On gère une école selon sa personnalité, pas selon son genre. Je suis une femme sportive qui mord dans la vie et j’espère que cette couleur se reflètera.

Mais c’est sû que je me suis demandé si les Frères de l’instruction chrétienne, fondateurs du Collège, seraient prêts à me donner une chance. Je les ai rencontrés après mon embauche et je pense qu’ils étaient fiers de cette première.

«Je veux que les gens choisissent le Collège Jean de la Mennais pour son offre de services, pas seulement pour la réputation.» -Sylvie Dupuis

Parcours professionnel

Sylvie Dupuis a fait ses premières armes dans le milieu comme professeure d’éducation physique dans des écoles du Centre de services scolaire Marie-Victorin à Longueuil dans les années 90. Puis en 2005 et jusqu’en 2012, la résidente de La Prairie à l’époque a occupé des postes de direction à l’école André-Laurendeau dans l’arrondissement de Saint-Hubert. Elle a dirigé l’école secondaire Gérald-Filion à Longueuil pendant sept ans et effectué un mandat de deux ans à l’École hôtelière de la Montérégie. Mme Dupuis a signé un contrat de cinq ans avec son nouvel employeur.