Une Constantine juge à l’International des feux Loto-Québec

le mercredi 1 août 2018

Pendant que les feux d’artifice illuminent le ciel de Montréal, Nathalie Chadillon s’affaire à noter le plus de détails possible. Juge à l’International des feux Loto-Québec de La Ronde, la Constantine observe les acrobaties pyrotechniques d’un œil différent de celui du spectateur.
La femme de 48 ans a vu sa candidature être retenue parmi plus de 300.
«Je vais voir les feux d’artifice de La Ronde au moins cinq ou six fois par année. J’étais curieuse d’en apprendre plus sur le sujet, alors je me suis inscrite. Je me sens privilégiée de pouvoir vivre cette expérience», dit-elle.
Assise dans les gradins avec les spectateurs, Mme Chadillon et ses 18 pairs analysent chaque élément de la présentation. Choix des couleurs, ampleur de la luminosité, synchronisation avec la musique; tout est scruté attentivement. Pour la juge, l’amalgame réussi entre la bande sonore et le déploiement des feux est un de ses critères d’évaluation les plus importants.
«Si c’est trop chargé pendant une musique plus douce et qu’on ne l’entend pas, ce n’est pas nécessairement plus réussi. Un spectacle de feux d’artifice doit avoir des montées et des descentes. Ça ne peut pas faire bang bang tout le temps!» image-t-elle.
Le ciel est le canevas des firmes pyrotechniques qui se succèdent tout l’été à La Ronde. Elles doivent s’assurer de bien exploiter toute sa grandeur.
«L’espace doit être comblé au maximum, de haut en bas et de droite à gauche», explique la juge.
Toutefois, cette dernière ne fait pas que donner une évaluation froide et distante. Elle tient compte également d’un autre critère, encore plus révélateur de son appréciation du spectacle: les frissons.
«Il y a des moments où ça vient me chercher, où je me dis Wow! Il y en a eu quelques-uns depuis le début de la compétition», laisse-t-elle tomber, sans vouloir en révéler davantage.
La Constantine doit néanmoins demeurer neutre par rapport à ses goûts musicaux, précise-t-elle.
«Je ne peux pas pénaliser un pays en compétition parce que je n’aime pas sa bande sonore. Le jury doit faire preuve d’ouverture d’esprit», mentionne-t-elle.
Pression
Six pays ont rivalisé d’adresse cet été pour séduire les juges. Les gagnants seront dévoilés le mercredi 8 août lors de la soirée inspirée des films James Bond. Les entreprises qui représentent leur nation prennent au sérieux cette compétition, ce qui amène un stress supplémentaire, convient Mme Chadillon.
«Le résultat est important pour les firmes parce qu’elles peuvent aller chercher des contrats dans leur pays par la suite, pour les cérémonies des Jeux olympiques par exemple, explique-t-elle. La pression est là. Il faut faire notre travail sérieusement… mais dans le plaisir bien sûr!»
La juge et ses collègues bénéficient des conseils d’un proche qui les accompagnent durant chaque spectacle d’une trentaine de minutes.
«Ils peuvent nous donner leurs commentaires. Ça nous permet de réfléchir sur des détails qu’on n’avait peut-être pas eu le temps de voir ou de noter, dit-elle. On attribue une note sur 100 et on remet ensuite le bulletin à l’organisation.»
Impossible de modifier son bulletin par la suite en fonction des spectacles suivants.
«On doit se ‘’garder du jeu’’ au début, précise Mme Chadillon. On ne peut pas donner la même note à deux pays différents non plus.»
Un privilège
La Constantine dit avoir adoré son expérience et se sent privilégiée d’avoir pu y prendre part. Elle sera éligible dans quatre ans à une nouvelle participation, si elle le désire.
«Je ne vois plus du tout les feux d’artifice de la même manière. Je comprends tout le travail que ça demande.» -Nathalie Chadillon

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