Contrainte à l’abandon à Pékin, une skieuse para-alpine de Candiac se rétablit

le vendredi 25 mars 2022

Même si ses Jeux paralympiques en mars à Pékin se sont terminés abruptement à la suite d’une blessure, la skieuse para-alpine Frédérique Turgeon se dit sereine et reconnaissante de son expérience, malgré le dénouement malheureux.

Lors d’une descente d’entraînement, la Candiacoise s’est déchirée le quadriceps de sa jambe gauche en effectuant une manœuvre à trop grande vitesse dans un tournant de la piste. Son mouvement l’a fait trébucher. Elle a terminé sa course dans un des deux filets de sécurité.

«Je devais produire plus de vitesse, puisque j’étais l’une des filles les plus légères dans la compétition», fait savoir celle qui peut atteindre jusqu’à 100 km/h sur ses skis.

Frédérique Turgeon avait déjà effectué plusieurs descentes avant qu’elle ne chute. Elle souhaitait tester la piste afin de s’assurer que sa jambe était assez forte pour absorber les chocs. Selon le site Web du Comité paralympique canadien, elle est née avec une déficience fémorale congénitale à la jambe droite, qui est 50% plus courte que la gauche

Encore sur l’adrénaline après l’impact, la paraskieuse s’est seulement rendu compte peu à peu que la douleur augmentait. Son séjour à l’hôpital a nettement été plus agréable, convient-t-elle.

«Les médecins m’ont vraiment bien traitée, raconte-t-elle. J’ai même eu la chance d’avoir une photo avec la mascotte des Jeux à l’hôpital.»

De retour au Québec depuis le 4 mars, l’athlète de 23 ans indique que sa réhabilitation est encourageante. Elle croit qu’elle pourra retourner à l’entraînement plus tôt que prévu.

«Je suis capable de marcher avec une attelle, mais on m’a dit que je devais attendre quatre mois avant de retourner sur les pistes, soutient celle qui voit un physiothérapeute deux fois par semaine. Je crois que je pourrai faire un retour après deux mois et demi, mais je dois attendre le feu vert des médecins.»

Blocage mental ?

Questionnée à savoir si elle sera réticente à retourner sur les pistes, Frédérique Turgeon répond qu’elle veut renouer avec sa passion le plus rapidement possible, mais qu’elle le fera progressivement.

«C’est sû que, lors des premiers jours où je vais recommencer à faire du ski, je n’irai pas à 100%, explique celle qui aime beaucoup la vitesse. Les premières descentes se feront en douceur.»

Même si ses Jeux olympiques ont été de courte durée, elle assure ne pas avoir de regrets et estime qu’elle n’aurait rien fait différemment.

«Ma seule peine en ce moment, c’est d’avoir mis quatre ans de ma vie pour ces Jeux et d’être déçue en voyant les résultats, se désole-t-elle. Toutefois, ça reste que l’adrénaline que j’ai ressentie pendant ma descente, j’ai vraiment aimé ça.»

«J’ai hâte de retrouver la vitesse, le stress et l’angoisse. Ça me donne le goût de continuer»

-Frédérique Turgeon, skieuse para-alpine

Elle croit qu’elle sera prête pour les prochains Mondiaux en janvier 2023. Elle a hâte de revivre des moments intenses.

«Ce que j’aime faire, c’est revenir d’une situation difficile, puisque je suis vraiment motivée après des épreuves émotionnelles, confie-t-elle. Lorsque j’ai vécu la mort de mon père en 2018, j’ai gagné la médaille d’argent à l’épreuve du slalom des Mondiaux en Slovénie.»