On peut maintenant souffler. Tout indique que la pandémie tire à sa fin, tout au moins au Québec. Et il est déjà temps de tirer des leçons de cette crise qui a bouleversé nos vies à toutes sortes d’égards.
Elle a notamment frappé nos finances. Bien des gens ont perdu leur emploi. D’autres s’en sont mieux tirés, surtout en mettant à profit le télétravail. Mais l’inquiétude était palpable.
Allions-nous finir par nous en sortir ? Et, au plan des finances personnelles, quelle serait l’étendue des dégâts ?
Dans ce contexte, on aurait légitimement pu s’attendre à voir aujourd’hui des visages longs, des portefeuilles dégarnis et du découragement généralisé.
Mais non ! Il semble bien que la plupart des gens ont réussi à garder la tête froide sans céder à la panique. C’est ce qu’indique, entre autres, un sondage que vient de rendre public ÉducÉpargne, un organisme à but non lucratif dont la mission est de sensibiliser les Québécois et Québécoises à l’importance de développer et de maintenir de bonnes habitudes d’épargne. L’enquête a été effectuée à la fin avril et au début mai par la firme SOM auprès de 1000 personnes.
Elle portait globalement sur la planification de la retraite dans un monde postpandémie, mais ses observations permettent en même temps de saisir comment les citoyens ont réagi et comment ils entrevoient la suite.
Parmi les grandes conclusions, on peut retenir :
– Une bonne majorité de gens (63 %) estiment qu’ils seraient aussi bien préparés sur le plan financier si une autre crise survenait;
– 75 % se disent endettés – ce n’est pas nouveau – mais que leur niveau d’endettement est demeuré relativement stable;
– La quasi-totalité des répondants (90 %) qui détiennent des placements ne les ont pas retirés en cours de pandémie;
– Plus de trois personnes sur cinq (61 %) pensent devoir maintenir leurs efforts pour s’assurer d’une retraite correcte, mais sans devoir se saigner;
– Seulement 7 % des répondants disent avoir retardé la prise de leur retraite.
En d’autres mots, malgré les prophètes de malheur, les Québécois et Québécoises sont demeurés plutôt calmes devant l’adversité. Il a fallu composer avec d’interminables contraintes, oui, et la vie a été difficile pour les gens qui ont été réduits au chômage, notamment dans des secteurs comme la restauration, l’hébergement ou le commerce de détail. Les interventions concertées des gouvernements ont permis d’atténuer le choc.
Il faut maintenant réapprivoiser nos habitudes de vie courante, et ce ne sera pas toujours évident. Mais il y aura toujours cette consolation de savoir que le ciel ne nous est pas tombé sur la tête et que, pour la plupart, nous n’avons pas été réduits à la misère.