Dans la mire des autorités pour un mur érigé au bord du lac

le jeudi 24 octobre 2019

Un citoyen de Léry qui vit aux abords du lac Saint-Louis a érigé un mur de ciment de quatre mètres de haut sur une distance de 40 mètres en bordure de ses berges contrairement à la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables, selon la Ville. Le propriétaire, Michel Bergevin, estime que tout est conforme.

C’est à la suite de quelques plaintes reçues le 19 août que le service de l’urbanisme de Léry a fait une inspection au 1399, Chemin du Lac-Saint-Louis. L’inspecteur municipal Daniel Le Brasseur a constaté que les travaux étaient non conformes et ne correspondaient pas aux conditions énumérées dans une autorisation de travaux émise par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Le ministère avait autorisé le propriétaire, Michel Bergevin, à réparer des semelles de fondations et refaire deux descentes de bateau.

La Ville a demandé au MFFP d’intervenir d’urgence. Deux inspecteurs du ministère ont enquêté sur le dossier et aucun geste, selon la municipalité, n’a été posé et aucun arrêt des travaux n’a été signifié, peut-on lire dans la résolution du procès-verbal de l’assemblée publique du 9 septembre.

« Lorsque les représentants du ministère sont venus sur les lieux, la moitié du mur était complété, illustre M. Le Brasseur. Ce type d’ouvrage n’est pas permis dans la politique des plaines inondables », rend-il compte.

Directeur général de la Ville de Léry, Dale Stewart considère que la problématique crée un précédent puisque l’administration de la localité tente depuis plusieurs années de sensibiliser les citoyens à utiliser des méthodes plus naturelles pour les aménagements de leur terrain. La demande de Léry est toujours en attente.

Dans les « règles » selon le citoyen

Michel Bergevin a référé le journal à son avocat. « Ce citoyen soutient avoir obtenu tous les permis nécessaires pour la rénovation du mur en cause et compte bien en faire la démonstration à la cour », indique Me Michel F. Perreault. Sa propriété a été construite en 1965 et la valeur de l’immeuble au dernier rôle d’évaluation est estimée à 816 000 $.

Enquête en cours

« L’autorisation délivrée par le MFFP permet la réparation d’un mur de béton à la demande d’un citoyen. Or, le ministère a été informé que les travaux réalisés étaient non conformes aux conditions comprises dans l’autorisation permettant de modifier un habitat faunique. Des agents de protection de la faune se sont rendus sur les lieux et une enquête est en cours. En fonction de la collaboration du citoyen et des résultats de l’enquête, nous serons plus en mesure d’évaluer les recours possibles », fait part Catherine Ippersiel, relationniste de presse et conseillère aux médias sociaux de la Direction des communications du MFFP.

M. Bergevin n’en est pas à ses premiers démêlés avec la justice. Il est lié à sept compagnies qui sont inscrites au Registre des entreprises non admissibles aux contrats publics du gouvernement du Québec. Les plus connues sont Les sols Verelli et Excavations Bergevin & Laberge. Elles sont pénalisées pour des déclarations fausses ou trompeuses relativement à la Loi sur la taxe d’accise pour éviter un paiement ou obtenir un remboursement sans droit en vertu de la Loi sur l’administration fiscale.