De Greenfield Park à deux fois champion de la Coupe Stanley

le vendredi 15 avril 2022

Durant son enfance à Greenfield Park, Julien BriseBois rêvait de devenir joueur de baseball. Son plan B était de devenir avocat. C’est finalement son plan B qui l’a mené vers le sport professionnel, mais au hockey. En entrevue avec le journal, celui qui a remporté les deux dernières Coupe Stanley comme directeur général du Lightning de Tampa Bay est revenu sur son ascension vers les hautes sphères du sport.

«J’ai toujours été passionné de sport, je l’ai toujours pratiqué et je le pratique encore aujourd’hui», raconte Julien BriseBois au bout du fil, quelques jours après la date limite des transactions.

Celui qui a notamment passé quelques années à l’école secondaire Saint-Edmond à Greenfield Park et au cégep Édouard-Montpetit à Longueuil a mis l’accent sur ses études lorsqu’il a réalisé que le sport professionnel était inatteignable comme athlète.

Au cours de ses études en droit, il s’est retrouvé dans le cabinet d’avocats Heenan Blaikie, qui cherchait à développer sa pratique en droit du sport.

«Dès le début, j’ai littéralement appelé les directeurs généraux des équipes de la LNH pour offrir nos services dans des dossiers d’arbitrage salarial, explique-t-il. On a finalement représenté une douzaine d’équipes. En cours de route, on avait également des clients impliqués en Formule 1, dans la LHJMQ, au baseball avec les Royals de Kansas City.»

Des clients qui auraient pu intimider le jeune avocat par leur renommée.

«Ce n’est pas ça qui m’intimidait. Ce qui m’intimidait, c’est que j’étais très jeune et qu’ils étaient plus accomplis. Mais petit à petit, j’ai gagné leur confiance en travaillant fort et ayant de l’initiative», affirme Julien BriseBois.

«À l’époque, plusieurs équipes cherchaient un avocat dans les opérations hockey pour les dossiers de renégociation de contrat. J’étais au bon endroit, au bon moment.»

-Julien BriseBois, directeur général du Lightning

Un de ces clients était le Canadien de Montréal. Le directeur général de l’époque, André Savard, cherchait d’ailleurs quelqu’un qui avait son expertise pour des dossiers de renégociation de contrat.

À l’été 2001, l’organisation l’embauchait à temps plein.

De Montréal à Tampa Bay

C’est sous le soleil de Tampa Bay que Julien BriseBois a connu ses plus grands moments. Ce n’est toutefois pas la chaleur floridienne qui l’a incité à quitter l’organisation du Canadien, mais plutôt un désir de bonifier son bagage d’expérience après neuf années au sein de la formation, où il a notamment agi à titre de directeur général du club-école, les Bulldogs de Hamilton.

«J’espérais me rendre ailleurs pour apprendre dans un autre milieu et étendre mon réseau de contacts», mentionne celui qui a été embauché avec le Lightning de Tampa Bay en 2010.

Une décision judicieuse, alors qu’il a été parmi les architectes d’une des organisations les plus performantes de la dernière décennie, d’abord comme assistant au directeur général Steve Yzerman, puis comme directeur général en 2018.

En témoignent les deux Coupes Stanley remportées par le Lightning en 2020 et 2021, la dernière contre son ancienne équipe.

«Ça ne m’a jamais passé par l’esprit que j’aurais la carrière que j’ai aujourd’hui, admet-il. Un championnat au hockey, c’est tellement difficile. Ça prend beaucoup de chance et énormément de résilience.»

Julien BriseBois n’a jamais joué pour une équipe de baseball, mais parions que le jeune garçon qui a grandi à Greenfield Park serait fier de l’adulte qu’il est devenu.

 

Autre sport, autres mœurs

Julien BriseBois est reconnu comme l’un des meilleurs de sa profession au hockey professionnel. Serait-il capable de transférer ses aptitudes vers son premier amour, le baseball? Les deux disciplines exigent des compétences communes, mais les particularités de chacune d’elles demeurent trop nombreuses, estime-t-il.

«Le défi est que chaque milieu a ses mœurs, sa culture et ses façons de faire. Sans avoir baigné dans ce milieu-là, il y a beaucoup de nuances qui vont t’échapper et il est facile de faire erreur dans ce contexte», explique-t-il.

 

Le pouvoir décisionnel

Le 11 septembre 2018, le Lightning nommait Julien BriseBois directeur général de l’équipe. S’il œuvrait au sein des opérations hockey depuis plusieurs années, il souligne que le titre venait notamment avec un plus grand pouvoir décisionnel.

«Ton rôle est encore plus important en termes de porte-parole au niveau des médias. Tu consacres plus de temps avec les joueurs de la Ligue nationale et ultimement, tu prends plus de décisions au lieu d’être une partie prenante», décrit-il.